Le Blanc- Buffett et l'effet boule de neige

Publié le 16/11/2013 à 08:10, mis à jour le 16/11/2013 à 08:15

Le Blanc- Buffett et l'effet boule de neige

Publié le 16/11/2013 à 08:10, mis à jour le 16/11/2013 à 08:15

Photo: Bloomberg

BLOGUE. «L’effet boule de neige», biographie officielle de Warren Buffett, a été écrit en 2008 par Alice Shroeder, éditorialiste de Bloomberg et amie de Warren Buffett. Je le recommande à tous ceux qui veulent bien comprendre la recette du succès extraordinaire du plus célèbre des investisseurs vivants.

Le seul titre du livre est très révélateur et offre l’image parfaite du succès de Buffett : la petite boule de neige qui, inexorablement, prend de l’ampleur et devient gigantesque avec les années. Voici les grandes lignes de la recette du succès de Buffett :

1- Penser à long terme. Buffett a commencé à investir très jeune et il n’a jamais arrêté de le faire. En outre, Buffett a toujours été convaincu que ce sont les actions, que ce soit par le biais de la Bourse ou de sociétés entières, qui offrent les meilleurs rendements à long terme.

Le succès phénoménal de Berkshire Hathaway n’est pas tant la croissance annuelle composée de 19,7 % de sa valeur comptable de 1964 à 2012 mais bien la période de 48 ans pendant laquelle il a obtenu ces rendements. Ainsi, la valeur comptable de la société est passée de 19 $ en 1964 à 114 240 $ par action en 2012. Le cours du titre, et la fortune de Buffett, ont grosso modo suivi la même trajectoire : ils ont été multipliés par près de 6 000 depuis 1964! C’est la magie des intérêts composés, ou encore l’effet boule de neige, à l’œuvre.

2- Minimiser les frais. Buffett est reconnu comme une personne frugale. Il n’aime pas dépenser sans bonne raison. Ce n’est pas pour rien que le siège social de Berkshire, une entreprise dont la valeur est de plus de 285 G$, ne compte que 24 personnes! Si l’on applique cette philosophie au monde de l’investissement, cela veut dire qu’il importe de minimiser ses frais, tant les frais de gestion, que les frais de commissions ou de courtage que les frais fiscaux. Pour Buffett, chaque dollar dépensé est un dollar qui n’est pas investi et qui ne pourra donc pas s’apprécier à long terme.

Pour bien faire comprendre l’importance de minimiser les frais, nous avons l’habitude de présenter la situation de deux investisseurs hypothétiques. Ces investisseurs ont chacun investi 250 000 $ au début d’une période de 15 ans et obtenu les mêmes rendements de 8 % annuels composés pendant cette période, avant les frais de gestion. Le premier investisseur a choisi une solution de gestion privée dont les frais de gestion sont de 1 %. À la fin de la période de 15 ans, son portefeuille vaudrait 690 000 $.

L’autre investisseur a investi dans un fonds commun dont les frais de gestion sont de 2,5 %. Son portefeuille vaut 558 000 $ après 15 ans. Vous constaterez que la seule différence des frais de gestion explique l’écart non-négligeable de 132 000 $ ou de près de 24 % dans la valeur des deux investissements après 15 ans.

3- Investir dans la qualité. Buffett ne spécule pas, il investit. À ma connaissance, il n’a jamais investi dans des titres spéculatifs mais toujours dans des entreprises solides qui jouissent de modèles d’affaires robustes et d’avantages concurrentiels importants.

4- Être patient et opportuniste. Buffett a investi des sommes substantielles dans la crise 2008-2009 alors que les aubaines foisonnaient. Aujourd’hui, il dit lui-même que les occasions se font rares… On peut toutefois être certain qu’il sera prêt à sauter sur les aubaines si les marchés connaissent des moments plus difficiles au cours des prochains trimestres.

À ma connaissance, aucun investisseur n’a mieux réussi que Warren Buffett. Pourtant les leçons qu’on peut tirer des livres écrits sur lui et de ses propres écrits sont plutôt simples. Et pourtant, trop peu d’investisseurs réussissent à suivre ses traces.

Philippe Le Blanc, CFA, MBA

À propos de ce blogue : Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 (www.cote100.com) et éditeur de la Lettre financière COTE 100 (www.lettrecote100.com). COTE 100 détient des actions de Berkshire Hathaway dans certains de ses portefeuilles sous gestion.

 

À propos de ce blogue

Philippe Le Blanc est gestionnaire de portefeuille chez COTE 100 et éditeur de la Lettre financière COTE 100+. Il est également l’auteur du livre Avantage Bourse et coauteur de La Bourse ou la Vie.

Philippe Leblanc
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