Punir est-il une bonne idée?

Publié le 03/11/2011 à 09:30, mis à jour le 04/11/2011 à 12:02

Punir est-il une bonne idée?

Publié le 03/11/2011 à 09:30, mis à jour le 04/11/2011 à 12:02

Les quatre chercheurs ont tout d’abord regardé les principales études existant déjà sur le sujet, et noté, entre autres, qu’Ernst Fehr et Simon Gächter ont montré dans différentes expériences menées au début du millénaire que les punitions avaient un impact certain dans des groupes composés de quatre personnes. Grosso modo, si l’un des quatre est puni, par quelqu’un d’extérieur ou par ses équipiers, celui-ci changeait aussitôt d’attitude pour tâcher de regagner sa place au sein du groupe. C’est que nous sommes, vous comme moi, des animaux sociaux, et par conséquent rien ne nous terrorise plus que d’être véritablement isolé des autres…

Des études ultérieures ont permis de vérifier la découverte de Fehr et Gächter, en soulignant à quel point nous sommes sensibles à la pression sociale. En 2007, Jeffrey Carpenter a mené des expériences similaires, cette fois-ci sur des groupes de 10 personnes. Résultat? Les punitions ont tendance à être moins fréquentes que dans les groupes de quatre personnes, et ce, vraisemblablement parce qu’on considère a priori qu’elles sont moins efficaces que d’autres méthodes de remotivation.

Et qu’en est-il des groupes plus nombreux? Faut-il abolir toute forme de punition, celles-ci semblant être moins pertinentes à mesure que la taille du groupe grandit? Les quatre chercheurs se sont posé ces questions et s’y sont aussitôt attaqué, convaincus – à raison – que la réponse serait on ne peut plus intéressante pour qui se pique de management et de leadership. Ils ont donc demandé à 560 étudiants de la Zhejiang University, l’une des plus prestigieuses de Chine, de participer à une expérience inspirée de celles de Fehr et Gächter.

Le principe était simple… Chaque participant était intégré au hasard dans un groupe, de 4 ou de 40 personnes, et se voyait remis un certain nombre de jetons. Chacun se devait de contribuer à une bonne cause fictive, en dépensant des jetons lui appartenant. Et quand tous avaient payé, ils découvraient celui qui avait le moins contribué à l’effort commun et avaient dès lors le droit de le punir. Dès lors, chaque membre du groupe pouvait punir le «mouton noir» de la façon suivante : pour chaque jeton dépensé en punition, le puni perdait 3 jetons. Le but du «jeu» était d’avoir le plus de jetons en mains à l’issue de 10 parties (ceux-ci étaient alors convertis en monnaie sonnante et trébuchante).

Les enseignements de cette expérience sont, à mon avis, on ne peut plus précieux. En voici les principaux :

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

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