Gare à la douce tentation du népotisme!

Publié le 02/11/2011 à 09:10, mis à jour le 03/11/2011 à 14:08

Gare à la douce tentation du népotisme!

Publié le 02/11/2011 à 09:10, mis à jour le 03/11/2011 à 14:08

Sacrer un proche peut se révéler dangereux. Photo : DR.

BLOGUE. Tout créateur est attaché à son œuvre comme s’il s’agissait d’une partie de son être. Oui, comme si c’était son bébé. C’est physique, c’est psychique, c’est complètement irrationnel, c’est plus fort que lui. Et ce, que l’on soit un écrivain, un peintre, un musicien, ou encore… un entrepreneur. Pas vrai?

Découvrez mes précédents posts

Plus : suivez-moi sur Facebook et sur Twitter

Alors quand survient le moment où il faut se détacher de son œuvre – parce qu’on aura beau travailler encore dessus, cela ne l’améliorera plus guère -, le créateur vit un profond déchirement. Il doit laisser sa création évoluer sans lui, pour ne pas dire voler de ses propres ailes, et sentir, impuissant, son cœur se déchirer en mille morceaux. Certes, il aura la fierté de constater que ce qu’il a fait est grand et beau, mais à l’intérieur de lui, tout va se nouer d’un coup, comme s’il allait mourir sur place de cette séparation. Et il aura un dernier réflexe, quasi-incontrôlable, de préserver un lien, même ténu, avec son œuvre. D’un moyen ou d’un autre.

Comment cela se traduit-il pour l’entrepreneur qui part à la retraite? Bien souvent, par l’envie de confier les rênes de son entreprise à l’un de ses enfants. Pour plein de raisons : son fils chéri ou sa fille adorée est une personne exceptionnelle; cet enfant a grandi avec l’entreprise et en connaît tous les ressorts; il a de l’ambition, et c’est justement ce qu’il faut pour développer l’entreprise dans les prochaines années; etc. Mais voilà, toutes ces raisons sont-elles bonnes? La réponse est «non, pas franchement».

Comment puis-je être aussi catégorique? Parce que je m’appuie sur une étude solide, intitulée Inherited control and firm performance et signée par Francisco Pérez-González, professeur de finance à Stanford. La conclusion de celle-ci est lapidaire : «Confier le poste de PDG à l’un des membres de sa famille a souvent un effet désastreux pour l’entreprise elle-même»…

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

Blogues similaires

L’exclusion des cadres des casinos du droit à la syndicalisation serait constitutionnelle

L’Association des cadres de la Société des casinos du Québec a déposé une requête en accréditation syndicale en 2009.

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...