L’idée, donc, des chercheuses était d’estimer l’ampleur du phénomène. Pour cela, elles ont pris un sondage préexistant, le Negative Acts Questionnaire Revised (Naq-R), qui a déjà été utilisé à de multiples reprises dans différents pays. Celui-ci comporte une vingtaine de questions liées à l’intimidation au travail.
Puis, elles l’ont fait remplir par 1 941 personnes travaillant dans 59 organisations distinctes. 62% des participants au sondage étaient des femmes, 38% des hommes. Leur âge médian était de 36,2 ans. 58% travaillaient dans le privé, 36,5% dans le public. Et presque tous étaient employés à temps-plein.
Résultats? Accrochez-vous bien, car ça fait froid dans le dos…
> 1 personne interrogée sur 4 (23,4%) a dit avoir été victime d’intimidation au moins une fois par semaine durant les six mois précédents le sondage;
> Les actes intimidants les plus fréquents sont, par ordre d’importance :
- surcharge de travail excessive (8,4%);
- rétention d’informations nuisant à la performance personnelle (7,4%);
- Contrôle trop strict du travail (5,8%);
- Objectifs impossibles à atteindre (4,5%).
> Les secteurs économiques où l’intimidation est la plus fréquente sont, par ordre d’importance :
- Voyage & hôtellerie;
- Restauration;
- Agence gouvernementale.
> Le secteur public est plus propice à l’intimidation que le privé.
Plus intéressant encore, les deux chercheuses ont creusé davantage les données du sondage, ce qui leur a permis de déceler les principales conditions favorables à l’émergence de l’intimidation au travail. Elles en ont dénombré cinq :