Comment gérer la colère qui gronde en vous?

Publié le 31/05/2012 à 09:09, mis à jour le 04/06/2012 à 14:01

Comment gérer la colère qui gronde en vous?

Publié le 31/05/2012 à 09:09, mis à jour le 04/06/2012 à 14:01

«Vladimir Jankélévitch a désigné ce phénomène sous le nom de «loi d'avalanche». Elle caractérise la colère. L'âme furieuse est furieuse d'être furieuse. La fureur manipule alors tout le monde. Sans que l'on sache comment cela a commencé. (...)

«Un remède à cela? Les politiques sont sages quand ils offrent aux ronchonneurs, aux grognons et autres rouspéteurs l'occasion de s'exprimer. Tel ce journal suisse avec sa rubrique intitulée Le Coin des ronchonneurs. Ainsi que le disait Kant : Dites à quelqu'un qui est en colère de s'asseoir afin d'exprimer son point de vue, il est déjà moins en colère. On crie mal quand on est assis. Il faut se lever pour être véhément. On ne peut pas en outre crier et s'expliquer.

«Parler autour d'une table apaise les courroux, qui se nourrissent toujours des ruminations solitaires. Reste qu'il n'y a pas que l'écoute bienveillante comme remède. Il y a aussi... la colère!

«Une colère que l'on exprime est bien moins dangereuse qu'une colère rentrée. Avoir des rages rentrées, c'est être deux fois en rage. En rage contre quelque chose ; en rage aussi de ne pas pouvoir exprimer sa rage. D'où l'importance d'exprimer ses rages.

«Il y a aussi les colères dont on n'a pas à rougir. Les saintes colères! Les colères divines!... Moïse au Sinaï devant le peuple adorant le Veau d'or, alors qu'il est en train de leur apporter les Tables de la Loi. Jésus et les marchands du Temple. (...) On leur apporte un trésor sur un plateau. Ils le refusent. Histoire d'humilier le don qui leur est fait. Il y a de quoi être en rage.

«L'indignation est nécessaire. (...) À qui n'est-il pas arrivé de dire à quelqu'un qu'il aime et qui gâche sa vie : Je suis furieux contre toi! La seule façon qui reste d'aimer passe parfois par la colère. Le jour où une telle colère n'existera plus, il faudra s'en faire. Un monde qui ne s'indigne plus de rien est un monde que la dignité n'intéresse plus.»

Et voilà... Pas mal, n'est-ce pas? Être parfois en colère est donc une bonne chose, en ce sens que c'est salutaire. Reste à l'exprimer au mieux : pour commencer, par un coup de gueule, mais ensuite – et surtout – en s'asseyant avec les autres pour en parler le plus posément possible. Bon à savoir, je trouve.

En passant, Épictète a dit dans De la colère : «Quand quelqu'un te met en colère, sache qu'en fait c'est ton jugement qui te met en colère»...

Découvrez mes précédents posts

Suivez-moi sur Facebook et sur Twitter

À propos de ce blogue

EN TÊTE est le blogue management d'Olivier Schmouker. Sa mission : aider chacun à s'épanouir dans son travail. Olivier Schmouker est chroniqueur pour le journal Les affaires, conférencier et auteur du bestseller «Le Cheval et l'Äne au bureau» (Éd. Transcontinental), qui montre comment combiner plaisir et performance au travail. Il a été le rédacteur en chef du magazine Premium, la référence au management au Québec.

Olivier Schmouker

Blogues similaires

L’exclusion des cadres des casinos du droit à la syndicalisation serait constitutionnelle

L’Association des cadres de la Société des casinos du Québec a déposé une requête en accréditation syndicale en 2009.

Les salutations de Jacques Ménard... ainsi que les miennes

Édition du 30 Juin 2018 | René Vézina

CHRONIQUE. C'est vraiment la fin d'une époque chez BMO Groupe financier, Québec... et le début d'une nouvelle. ...