Un bel exemple de la faiblesse des cotes de crédit

Publié le 21/12/2011 à 17:04, mis à jour le 21/12/2011 à 17:06

Un bel exemple de la faiblesse des cotes de crédit

Publié le 21/12/2011 à 17:04, mis à jour le 21/12/2011 à 17:06

Donc, si l'entreprise ne produit pas assez de profits pour payer tout le monde, les créanciers demeurent la priorité. Ainsi, les actionnaires ordinaires seront les premiers à subir une coupe de dividende lorsque l'entreprise connaît des périodes tumultueuses. Voilà un détail très intéressant, car l'exemple qui suit démontre qu'il attire l'attention de Moody's au plus haut point! Cet exemple concerne un titre dont nous avons déjà discuté récemment : AEB-N (Aegon).

En 2009, la société coupa son dividende ordinaire. Or, Moody's considéra qu'un tel geste constituait un risque pour les titres à revenus fixes, dont ''AEB'', qui verse un dividende en fonction des taux d'intérêts. En effet, Moody's procéda en 2009 à l'abaissement de la cote du titre, mentionnant entre autres qu'étant donné que les dividendes aux actionnaires ont cessé, il ne subsiste plus d'incitatifs importants pour empêcher les dirigeants de couper les dividendes sur les titres à revenus fixes.

Nous savons fort bien que pour les dirigeants, annoncer la coupe d'un dividende sur les actions ordinaires s'avère fastidieux et lourd de conséquences! Dans la majorité des cas, l'action ordinaire plonge, et la valeur des généreuses options que possèdent trop souvent ces mêmes dirigeants s'effrite. Or, comme c'était déjà fait dans le cas d'Aegon, on estimait chez Moody's qu'il devenait moins gênant pour la direction de cesser les paiements sur les autres titres, même si cette éventualité demeurait peu probable aux yeux de l'agence de notation.

Nous assistons ici à une contradiction importante. Lorsqu'une société conserve davantage d'argent dans ses coffres, son risque financier diminue, et non le contraire. En effet, nous préférons personnellement les sociétés qui préservent leurs liquidités, plutôt que celles qui s'efforcent coûte que coûte de continuer à verser un dividende par crainte de la réaction des actionnaires.

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