Précisions sur l'impôt des riches et Buffett

Publié le 03/10/2011 à 16:33, mis à jour le 03/10/2011 à 22:39

Précisions sur l'impôt des riches et Buffett

Publié le 03/10/2011 à 16:33, mis à jour le 03/10/2011 à 22:39

Certains investisseurs auront à déclarer davantage de gains, tandis que d'autres, des pertes, tout dépendamment du moment de la vente des actions. Cependant, les gains des uns annulent les pertes des autres. À long terme, on doit regarder l'appréciation de la valeur intrinsèque de l'entreprise afin d'avoir une idée des impôts payés ou à payer.

Donc, en réalité, on ne peut pas se fier seulement aux impôts personnels afin de connaître la facture fiscale totale. Qui plus est, un autre élément important vient brouiller les cartes. Il s'agit de la sélection du moment pour déclencher les gains ou les pertes en capital. En effet, tant et aussi longtemps que vous ne vendez pas vos actions, vous n'avez pas à déclarer vos gains. En 2010, l'indice S&P 500 a généré un gain de 15% si l'on inclut les dividendes. Alors les titres de M. Buffett ont dû s'apprécier durant cette période. Si M. Buffett avait eu à déclarer tous ses gains, ses revenus auraient probablement été plus élevés que 46M$, puisque nous pensons que son portefeuille personnel a une taille non négligeable.

Même Berkshire Hathaway aurait déjà payé d'importants impôts supplémentaires s'il fallait déclarer au fisc toute appréciation de nos portefeuilles. Le titre de Coca-cola à lui seul valait près de 12G$ au 31 décembre 2010, alors que son coût est établi à 1,3G$. Cet avantage laissé aux actionnaires leur permet de décider du moment ''propice'' pour déclarer leurs gains, et dans plusieurs cas, cette liberté permet de payer moins d'impôts dans leur déclaration personnelle lorsqu'elle est utilisée à l'intérieur d'une bonne stratégie fiscale.

Comme nous l'avions démontré dans un blogue précédent, la facture fiscale des pays revient en grande partie aux gens les mieux nantis. Devraient-ils payer davantage d'impôts, afin d'aider leur pays en ces temps difficiles? Il s'agit d'un autre débat. Cependant, nous soupçonnons que M. Buffett souhaiterait faire payer davantage les hauts dirigeants qui s'offrent des salaires faramineux sur le dos des actionnaires, par le biais de bonis excessifs et de généreux octrois d'options. Il serait intéressant que toute nouvelle loi s'attaque à ce genre de rémunération, puisque ceux qui en bénéficient ne risquent même pas leur capital, contrairement aux investisseurs. Qui plus est, les gestionnaires de fonds de couverture doivent être visés, et le gouvernement est déjà au fait de la situation. En effet, les gestionnaires reçoivent une rémunération sur l'appréciation du portefeuille de leur client - 20% des profits dans bien des cas - et elle est taxée comme un gain en capital!

 

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

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