La FDIC prend bien son temps...

Publié le 27/07/2010 à 17:33, mis à jour le 28/07/2010 à 10:15

La FDIC prend bien son temps...

Publié le 27/07/2010 à 17:33, mis à jour le 28/07/2010 à 10:15

BLOGUE.

En ce qui concerne les banques en faillite démantelées par la FDIC (Federal Deposit Insurance Corporation), le cap des 100 a été dépassé pour 2010. La Crescent Banking de la Géorgie figure parmi les derniìeres à cesser leurs activités. Nous avons donc jeté un coup d'oeil à son bilan, puiqu'elle est publique.

Dans le lien qui suit, les premiers chiffres que vous verrez apparaître forment le bilan de Crescent. Ça vaut le coup d'oeil.

http://www.sec.gov/Archives/edgar/data/883476/000119312510122204/d10q.htm

 Avec 12,8 millions de valeur négative au 31 mars 2010, la banque était déjà en sérieuse difficulté. Pourtant, ce n'est que récemment qu'elle a été fermée. Qui plus est, au 31 décembre, l'équité minuscule de la banque la plaçait déjà dans un état d'insolvabilité.

Afin de limiter ses pertes, la FDIC donne la chance aux banques de se refinancer, notamment par le biais de nouveaux investisseurs, ou par la voie d'une fusion avec une autre banque. Certaines d'entre elles arrivent à renaître de leurs cendres lorsqu'un financement de dernier minute est réussi. Nous assistons donc à de fortes fluctuations dans le prix de ces titres, puisque c'est la FDIC qui décide ultimement quand ça se termine. Et il semble qu'en ce moment, elle ne soit pas pressée d'agir!

Ironiquement, nous préfèrerions qu'elle accélère les mises en faillite, car les banques bien portantes peuvent s'emparer des dépôts des institutions démantelées. Plus les faillitse sont rapides, plus il sera facile pour les banques de qualité d'obtenir des dépôts et prêts à conditions avantageuses.

Bank of the Ozarks vient de procéder à sa deuxième acquisition de ce genre. Cette banque de l'Arkansas en a profité pour prendre de l'expansion dans l'est des États-Unis. Quoi de mieux que d'acheter les actifs d'une banque alors que c'est la FDIC qui prend la majorité des risques?

Pour qu'une banque puisse profiter de cette manne, son ratio des prêts sur l'équité doit être bas. Et c'est le cas de Bank of the Ozarks. Par conséquent, si vous achetez des banques bien portantes dont le ratio des prêts sur l'équité est faible, vous devriez normalement souhaiter que la FDIC s'active à éliminer la mauvaise herbe dans le monde bancaire! 

P.S.: La situation prévaut surtout pour les petites banques. Pour les grosses banques, il s'avère bien difficile de croître de façon importante. Les grandes banques qui étaient insolvables sont déjà disparues.

À propos de ce blogue

Patrick Thénière et Rémy Morel sont associés et gestionnaires de portefeuille chez Barrage Capital, une firme montréalaise de gestion d'actifs. www.barragecapital.com

Les investigateurs financiers

Blogues similaires

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.

Bourse: Berkshire Hathaway est-elle encore une occasion d'achat?

BALADO. Que retenir du «Woodstock du capitalisme», soit l'assemblée annuelle de Berkshire Hathaway?