
Yannick Roy, un transhumaniste de 28 ans qui poursuit un doctorat en neurosciences, ne pense pas qu’il pourra vivre éternellement. [Photo : Julien Brault]
C’est suite à un échange sur Twitter que j’ai découvert qu’il y avait au moins un transhumaniste au Québec. Il s’agit de Yannick Roy qui, tout en faisant un doctorat en neurosciences à l’Université de Montréal, a trouvé le temps de lancer deux regroupements qui s’intéressent à des domaines de prédilection des transhumanistes. Il s’agit de BCI Montréal, qui s’intéresse aux interfaces cerveau-ordinateur, et Noos Montréal, qui regroupe pour sa part des «futuristes» adeptes de nootropiques, entre autres choses.
« J’adore l’idéologie du transhumanisme, qui favorise l’augmentation de l’humain avec la technologie et, oui, je trouve qu’on devrait s’implanter un tuyau dans le cerveau si ça augmente notre performance intellectuelle », lance le jeune homme de 28 ans, qui soutient que sa génération est perméable aux idées mises de l'avant par le transhumanisme.
Malgré tout, il reconnaît que nombre de ceux qui partagent ses idées ne veulent pas s’afficher comme transhumaniste, notamment en raison de la dimension quasi religieuse du mouvement transhumaniste, qu’il rejette lui aussi. Bref, Yannick Roy ne pense pas qu’il pourra se vivre éternellement sur le Web comme Martine Rothblatt, pas plus qu’il rêve de l’arrivée au pouvoir d’une élite transhumaniste.
Cependant, Yannick Roy considère que plusieurs des enjeux mis de l’avant par les transhumanistes devraient être débattus sur la place publique plutôt que d’être balayé sous le tapis. Selon lui, les incidents liés au port des Google Glass à San Francisco constituent un avant-goût des conflits à plus grande échelle qui pourraient éclore dans le futur.
Déjà, les téléphones intelligents et les ordinateurs corporels (wearables computers) occasionnent une perte de vie privée, tant pour leurs adeptes que pour les autres. En échange, ils permettent à leurs utilisateurs de communiquer plus facilement, ainsi que de comprendre davantage leur environnement et leur corps.