
Simon McDougall, pdg d’Ecofuel, considère qu'il n'y a pas assez de recherches universitaires qui se transforment en entreprises au Québec. [Photo : Julien Brault]
L’accélérateur Ecofuel, dont la formule est similaire à FounderFuel, gagnerait à être connu. Mis sur pied sans tambour ni trompette par le fonds montréalais Cycle Capital en october 2014, l’accélérateur spécialisé en technologie verte héberge sa première cohorte de quatre start-ups depuis le 9 février dernier. Curieux d’en apprendre plus sur le nouveau venu, j’ai visité ses locaux de la rue Guy, dans Griffintown, pour voir ce qu’on y mijotait.
«Il n’y a pas assez de dossiers qui sortent des universités et qui créent des entreprises localement, note Simon McDougall, pdg d’Ecofuel. Pour Cycle Capital, créer un accélérateur, c’était un moyen de créer l’agilité nécessaire pour signer de plus petits chèques à des entrepreneurs. » Outre Cycle Capital, le fonds néo-écossais Innovacorp a aussi investi dans Ecofuel.
Concrètement, Ecofuel investit entre 75 000 et 100 000 $ contre un minimum de 6% des parts dans chaque start-up admise dans son programme de quatre mois. Les quatre premières start-ups, soit Netlift, SabrTech, Canetique et FilmOrganic ont toutefois reçu le montant minimal, soit 75 000 $. Malgré tout, on parle d’un financement compétitif par rapport à celui offert par FounderFuel, qui oscille entre 50 000 $ et 100 000 $ contre entre 6 et 9% des parts.
Je compare ici des pommes avec des oranges, puisqu’une start-up en technologie verte nécessite en règle générale beaucoup plus de capital pour se développer qu’un projet d’app mobile. De plus, les mentors associés à Ecofuel possèdent des expertises dans plusieurs domaines pointus tels que la chimie, le manufacturier et l’agriculture, des expertises difficiles à trouver au sein d’un accélérateur généraliste.
Une approche très terre à terre
Lorsque je suis entré dans les locaux d’Ecofuel, j’ai tout de suite compris que je n’étais pas dans le monde des start-ups Web et mobiles. Exit les fauteuils poires, les machines à espresso et les réfrigérateurs remplis de bières et de Red Bull. J’y ai plutôt découvert des locaux spartiates au mobilier dépareillé et très peu d’entrepreneurs dans la vingtaine.
Pendant que j’interviewais Simon McDougall, le pdg de Canetique, Eric Proietti, était en pleine session de mentorat avec un spécialiste de la propriété intellectuelle. Pour sa start-up, qui a développé une technologie de catalyseur qui pourrait faire baisser le prix des piles à combustible, ces enjeux seraient cruciaux.
J’y aussi rencontré Mather Carscallen, pdg de SabrTech, le seul entrepreneur de la cohorte issu de l’extérieur du Québec. Le néo-écossais m’a alors fait valoir que sa technologie pourrait démocratiser la culture des algues qui, entre autres choses, serait la nourriture du futur pour le bétail d’élevage.
Finalement, j’ai parlé au pdg de Netlift, Marc-Antoine Ducas, le seul dont la start-up aurait aussi bien pu être admise chez Ecofuel que chez FounderFuel en raison de la nature de son projet. En effet, Netlift est une application de covoiturage qui, à la différence d’Uber et Lyft, vise d’abord à offrir une solution de navettage (commuting) aux banlieusards. « FounderFuel, c’est parfait pour les gens qui en sont à leur première entreprise, m’a expliqué Marc-Antoine Ducas. Pour moi, le réseau d’Ecofuel et de Cycle Capital avait plus à offrir.»
Les start-ups de la première cohorte d’Ecofuel devraient présenter leur projet aux investisseurs dans le cadre d’un Demo Day, qui devrait avoir lieu le 12 mai prochain. Pour ceux qui sont intéressé à faire partie des prochaines cohortes, il est à noter que l’accélérateur vise à accueillir chaque année deux cohortes d’au plus cinq start-ups.