SXSW : Ces deux Québécois veulent mettre l'Internet des objets au service des humains

Publié le 17/03/2015 à 12:52

SXSW : Ces deux Québécois veulent mettre l'Internet des objets au service des humains

Publié le 17/03/2015 à 12:52

Les Québécois Jonathan Bélisle et Vincent Routhier, les propriétaires de SAGA, ont participé à la table ronde «Storytelling Engines for Smart Environments», qui avait lieu dans le cadre du festival South by Southwest (SXSW). [Photo : Julien Brault]

Nul n’est prophète en son pays, dit-on. Il y a sans doute une part de vérité dans cet adage, puisqu’il aura fallu que j’assiste à une présentation des Québécois Jonathan Bélisle et Vincent Routhier à Austin, dans le cadre de South by Southwest (SXSW), pour que je me décide à leur parler.

Il faut dire que les compatriotes m’avaient approché auparavant pour que je parle de leur livre pour enfants interactif Wuxia, qui a obtenu un financement de 65 000$ sur Kickstarter. Si le produit en question n’avait pas suscité mon intérêt, la démarche des deux associés de SAGA, une firme spécialisée en expériences interactives, n’a pas manqué de piquer mon intérêt à Austin.

Entre autres choses, SAGA a réalisé l’expérience LUMA, un parcours interactif dans le Vieux-Québec organisé en décembre 2014 dans le cadre du Festival des lumières de Québec. « Ce qu’on fait, j’appelle ça des films qui se marchent. Par exemple, en fonction de ce que les gens mettaient sur la table, la projection changeait; il y avait pas la même musique et les mêmes images. On avait aussi des instruments de musique avec des caméras qui nous permettaient de mesurer les émotions des gens. »

L’Internet des objets… et des humains

Pour les associés de SAGA, la baisse des prix des capteurs et des nano-ordinateurs comme le Raspberry Pi signifie que l’Internet des objets n’est plus que l’affaire des géants industriels comme Cisco, General Electric ou Samsung. « Il faut arrêter de voir notre environnement comme quelque chose d’immuable et plutôt comme quelque chose qu’on peut modifier », soutient Jonathan Belisle.

Pour Jonathan Bélisle, il faut profiter de cette dynamique pour utiliser l’Internet des objets afin de rendre le monde plus humain et non pas seulement pour le rendre plus efficace, le principal objectif des villes et des entreprises qui investissent dans ces technologies. Et c’est sans parler de l’utilisation de ces technologies à des fins de surveillance.

Ce parti pris pour l’humain de Jonathan Bélisle l’amène à préférer les médiums interactifs comme les projections à grande échelle aux technologies personnelles comme les casques de réalité virtuelle et les téléphones intelligents. «Créer une expérience, on peut le faire dans le monde réel sans isoler l’utilisateur. Si tu as des gens dans un lieu qui, parce que l’environnement interactif leur fait perdre leurs repères, se mettent à parler à des inconnus, c’est quelque chose d’intéressant au niveau humain. »

Afin de faciliter la vie de ceux qui souhaitent modifier leur environnement, les associés de SAGA ont développé IOTHEATRE, une plateforme qui permet de faire fonctionner de concert de nombreux capteurs et modes de diffusions ensemble. En tout, la plateforme supporterait quelque 65 capteurs et appareils, incluant ceux de plateformes de domotique comme SmartThings.

Une petite boîte en croissance

Pour démontrer à ses clients les possibilités de cette technologie à ses clients, SAGA a ouvert des laboratoires à Montréal et à Québec et planifient l’ouverture d’un troisième à San Francisco. Les clients visés par SAGA sont ainsi les musées et les villes, mais aussi, les commerces de détail, qui se détournent de plus en plus du marchandisage traditionnel pour offrir des expériences uniques à leurs clients. 

Pour illustrer son propos, Jonathan Bélisle parle d’une boutique de chaussure hypothétique, qui pourrait afficher sur ses murs une forêt lorsqu’un client entre avec des bottes Patagonia et un environnement urbain lorsqu’on un autre client entre avec des Nike. « L’industrie du détail est en crise, parce qu’elle a perdu le human touch. Les détaillants ne veulent pas forcément pousser plus de produits ; ils veulent qu’on scénarise des expériences émotionnelles riches pour que les gens veulent revenir en magasin ou sur leur site Web. »

À propos de ce blogue

DE ZÉRO À UN MILLION est le blogue de Julien Brault, qui a fondé la start-up Hardbacon en juin 2016. L’ancien journaliste de Les Affaires relate ici chaque semaine comment il transforme une idée en entreprise. Dans ce blogue, Julien Brault dévoile notamment chaque semaine ses revenus. Une démarche sans précédent qui est cohérente avec les aspirations de Hardbacon, qui vise à aider les gens à investir intelligemment en faisant voler en éclat le tabou de l’argent. Ce blogue sera ainsi alimenté jusqu’à ce que Hardbacon, qui n’avait aucun revenu lors de la publication du premier billet, génère un million de dollars en revenu annuel.

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