Un régime qui n'est pas concurrentiel
Nos députés ont tous applaudi lorsque le nouveau régime forestier du Québec a été mis en place en avril 2013, mais le gouvernement reconnaît maintenant que celui-ci a accru le coût du bois de 20 à 30 %, selon les régions.
Ce régime a institué un régime d'enchères pour l'attribution des droits de coupe, ce qui n'est pas une aberration en soi. En effet, ce système, qui est fondé sur des règles de marché, répondait au lobby de l'industrie forestière des États-Unis, qui a toujours prétendu que le coût du bois provenant des forêts publiques du Québec, de l'Ontario, de la Colombie-Britannique et de l'Alberta constituait une concurrence déloyale.
Par contre, la planification des programmes de coupe et la gestion des activités connexes par les fonctionnaires ne se font pas d'une façon optimale pour l'industrie. De plus, le fait que le régime d'enchères soit géré avec des prix minimums non connus des entreprises et qui sont parfois trop élevés pour des zones posant des difficultés d'exploitation (bois trop clairsemé, pentes abruptes, arbres endommagés par la tordeuse des bourgeons, etc.) contribue à sous-exploiter la forêt en vertu des possibilités que détermine le Forestier en chef, en s'appuyant sur le développement durable. Résultat : des zones ne trouvent pas preneurs et ne sont pas exploitées. C'est notamment le cas sur la Côte-Nord, où sévit la tordeuse des bourgeons de l'épinette.
Selon le Forestier en chef, 30 millions de mètres cubes (Mm3) de bois n'ont pas été coupés de 2008 à 2013, mais auraient pu l'être.