Les deux anomalies de 2017

Publié le 22/12/2017 à 10:09

Les deux anomalies de 2017

Publié le 22/12/2017 à 10:09

L’année 2017 a été marquée par la forte hausse des marchés d’actions internationales et une hausse modérée des taux d’intérêt. Les investisseurs détenant un portefeuille majoritairement canadien seront possiblement déçus de leur rendement. C’est donc une autre année où une bonne diversification mondiale a porté fruit. Jusque-là, rien de bien surprenant, même si la progression des marchés boursiers est plutôt impressionnante.

Il y a toutefois deux éléments qui ont davantage capté l’attention et qui reflètent un appétit pour le risque rarement vu.

Les cryptomonnaies

L’euphorie entourant les cryptomonnaies est phénoménale. Personne ne sait où ça va s’arrêter et ça ne devrait pas préoccuper l’investisseur qui à un horizon de placement à long terme. Comme je l’ai mentionné dans ce billet, une cryptomonnaie n’est pas un actif offrant une espérance de rendement positif. Son cours est uniquement établi en fonction de l’offre et de la demande, comme tout autre produit qui n’est pas optimal de détenir dans un portefeuille de placement à long terme. Pensez à l’or, au pétrole, à des tulipes ou à des blocs Lego! Contrairement à des actions d’entreprises ou des obligations, une cryptomonnaie ne vous générera aucun revenu récurrent. Mieux vaut rester sur les lignes de côtés, à moins de vouloir spéculer.

L’absence de volatilité

L’autre aspect étonnant de 2017 fut l’absence de volatilité sur les marchés. Les bourses ont progressé sans subir de pertes significatives tout au cours de l’année. Le S&P 500 a battu de nombreux records, dont la plus longue séquence historique sans perte de plus de 3% depuis son dernier sommet. L’indice de volatilité (VIX) est à un creux historique inférieur à 10%. L’environnement économique est certes positif, mais ça ne pourra durer éternellement. Les marchés ont le don de surprendre et toutes les raisons seront bonnes pour justifier pourquoi la prochaine correction n’aura pas été prévue.

Évitez d’être trop confiant

Dans un environnement aussi porteur pour les marchés, il est important de ne pas se laisser prendre au jeu. Les rendements qui seront publiés dans les publicités de début d’année des différentes institutions financières vont faire saliver tout investisseur qui se base sur les rendements passés pour prendre une décision d’investissement. Les publicités mettront fort probablement l’emphase sur les portefeuilles d’actions internationaux. Or, un portefeuille composé majoritairement d’actions est encore très risqué et pourrait subir une correction substantielle, peu importe le nom de la stratégie employée pour vous séduire (croissance des dividendes, titres de qualités, intelligence artificielle, marijuana, titres technologiques…).

Petit conseil : Si vous êtes confronté à une publicité d’un fonds se présentant comme un fonds d’actions canadiennes avec des rendements hors normes, renseignez-vous sur son allocation d’actif et vérifiez s’il n’a pas subtilement profité d’une exposition aux actions américaines au cours des dernières années.

Maintenez le cap

Plus que jamais, une bonne diversification dans plusieurs classes d’actifs est essentielle si vous souhaitez bien dormir lors de la prochaine correction boursière. Ne succombez pas à l’appel du rendement à tout prix. Les taux d’intérêt sont encore faibles d’un point de vue historique et les rendements futurs des différentes classes d’actifs sont encore modestes. Il est très peu probable que les rendements obtenus au cours des dernières années se répètent.

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À propos de ce blogue

Ian Gascon est président de Placements Idema (www.idema.ca), un gestionnaire de portefeuille qui propose des solutions de placements personnalisées, à faible coût et utilisant des fonds négociés en bourse (FNB). «Les FNB démystifiés» est le premier blogue francophone dédié aux fonds négociés en bourse au Canada et Placements Idema est la première société au Canada à avoir lancé un service en ligne de gestion de portefeuille, maintenant mieux connu sous le terme «robot-conseiller».

Ian Gascon

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