Pouliot - Jouer le bouchon pétrolier ?

Publié le 22/04/2013 à 09:27, mis à jour le 22/04/2013 à 09:27

Pouliot - Jouer le bouchon pétrolier ?

Publié le 22/04/2013 à 09:27, mis à jour le 22/04/2013 à 09:27

Quelle sera la suite?

La probabilité de réalisation semble assez bonne pour Keystone XL. Et, sinon, d'autres projets de pipelines devraient se matérialiser.

Dans le contexte, il peut être intéressant de jouer les titres d'oléoduc engagés dans des projets. Personnellement, on maîtrise cependant assez mal le contexte réglementaire de ces sociétés. Et, conséquemment, le potentiel des projets. Il est plus facile de s'interroger sur les conséquences du désengorgement pour les pétrolières canadiennes.

L'équipe de la maison AltaCorp Capital s'est récemment penchée sur la question. La réponse se résume à ceci : tout devrait monter, particulièrement les titres des pétrolières canadiennes engagées dans le pétrole lourd, mais l'on pourrait devoir attendre un an ou deux avant d'assister à l'envolée.

C'est précisément le genre de situation que l'on aime. Celle où les cours des sociétés sont faibles, parce qu'il y a encore peu de lumière au bout du tunnel. Il suffit d'attendre et de récolter les rendements le moment venu.

Ce qui s'en vient

Cela dit, les investisseurs devront avoir des nerfs d'acier au cours des prochains mois, particulièrement si la pétrolière choisie est dans le pétrole lourd.

Des ennuis dans les réseaux de pipeline ont dernièrement amené de nouvelles diminutions de capacité. La récente mise en service du projet de sables bitumineux Kearl (pétrole lourd), d'Imperial, ajoute aussi des volumes dont on se serait passé. Les écarts de prix entre les pétroles canadien et américain, de même que ceux entre le brut et le léger canadien, pourraient donc prochainement s'accentuer.

À compter de la deuxième moitié de 2014 toutefois, des accroissements de capacité dans les oléoducs, notamment grâce à la mise en service du projet Flanagan South, devraient permettre de défaire pour un temps le noeud dans la tuyauterie canadienne et américaine.

Nouvelle encore plus intéressante, à ce moment, la demande de brut lourd devrait être particulièrement importante. Devant le développement des sables bitumineux (souvent du pétrole lourd), plusieurs raffineries ont en effet, ces dernières années, investi dans des projets tablant sur ce type de pétrole. La capacité de raffinage devrait grimper de 350 millions de barils par jour (Mb/j) en 2013 dans le corridor central des États-Unis, alors que la production de pétrole lourd ne devrait avancer que de 170 Mb/j. Un fort signal sur le prix lorsque tout débouchera.

Qui jouer ?

On n'a pas validé chacun de titres, mais AltaCorp Capital aime bien les moyennes capitalisations suivantes : Bellatrix (Tor., BXE, 6,73 $), Baytex (Tor., BTE, 41,04 $), Enerplus (Tor., ERF, 14,08 $), Legacy (Tor., LEG, 5,57 $) et Southern Pacific (Tor., STP, 0,62 $). Chez les grosses capitalisations, elle aime Cenovus (Tor., CVE, 30,43 $) et Suncor (Tor., SU, 28,82 $).

DANS LE DÉTAIL

Sur le radar

Le titre sur cinq ans

Bellatrix (BXE ; 6,73 $)

Recommandation des analystes

Achat 6

Surperformance 5

Conserver 0

Sous-performance 0

Cible moyenne : 8,80 $

Le titre sur cinq ans

Legacy (LEG ; 10,30 $)

Recommandation des analystes

Achat 4

Surperformance 11

Conserver 1

Sous-performance 0

Cible moyenne : 10,30 $

Le titre sur cinq ans

Suncor (SU ; 28,82 $)

Recommandation des analystes

Achat 6

Surperformance 15

Conserver 1

Conserver 0

Cible moyenne : 41,90 $

francois.pouliot@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/francois-pouliot

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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