Pouliot - Cirque du Soleil: le modèle d'affaires est vraiment cassé

Publié le 17/01/2013 à 09:32, mis à jour le 17/01/2013 à 12:25

Pouliot - Cirque du Soleil: le modèle d'affaires est vraiment cassé

Publié le 17/01/2013 à 09:32, mis à jour le 17/01/2013 à 12:25

Guy Laliberté, fondateur du Cirque du Soleil, a réitéré son total engagement envers l'entreprise

BLOGUE. Le modèle d'affaires du Cirque du Soleil est vraiment cassé et l'on peut se demander s'il pourra maintenir son rayonnement actuel.

Le Cirque a réalisé en 2012 des revenus records de plus de 1G$, et vendu plus de billets que jamais dans son histoire. Il a cependant réussi à perdre l'argent.

Comment est-ce possible?

Allons-y simplement. Prenez hypothétiquement 10 spectacles qui font de l'argent, ajoutez-en un autre. Continuez à remplir vos dix chapiteaux comme dans le passé, mais ne remplissez le onzième qu'à 10% de capacité. Vous vendrez plus de billets et ferez plus de revenus que jamais dans votre histoire, mais les pertes que vous engrangerez avec le dernier show, s'il est d'envergure, viendront probablement éliminer toute votre rentabilité.

Si la situation du Cirque était celle que l'on vient de dépeindre, il n'y aurait pas encore trop de difficultés. Il serait possible de prendre la perte de l'année, d'éliminer le show, et de repartir avec un nouveau en calculant mieux son affaire ailleurs.

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La situation est malheureusement beaucoup plus difficile.

Le Cirque du Soleil a dû interrompre plusieurs de ses spectacles dans les dernier mois (Zed au Japon, Zaia à Macao, Viva Elvis à Las Vegas, Iris à Los Angel). On parle de quatre ou cinq, dépendamment que l'on regarde sur un an ou deux.

Dans le passé, le modèle d'affaires pour beaucoup de spectacles (tous ceux de Las Vegas en tout cas) fonctionnait ainsi: le Cirque se trouvait un partenaire qui construisait un théâtre sur mesure et payait une partie de la production. On se partageait ensuite les bénéfices.

« Malheureusement, le partenaire ne veut plus investir », a indiqué une porte-parole.

Normal. Les partenaires potentiels sont devenus craintifs puisque, on le voit bien, beaucoup des derniers associés n'ont pas récupéré leur mise.

Une situation qui devait commencer à compliquer passablement le plan de match du Cirque, qui, à terme, doit remplacer un certain nombre de ses productions par de nouvelles.

Faute de réponse des partenaires, le Cirque devra désormais prendre plus de risques, a-t-on laissé entendre en conférence de presse. Traduction libre: le cirque pourrait bien désormais devoir mettre plus d'argent dans les projets pour acquérir la même part de bénéfices qu'il recevait dans le passé. Et faire miroiter des bénéfices plus sûrs aux partenaires pour les convaincre de revenir.

Comment faire?

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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