Peut-on profiter du virus de la course ?


Édition du 31 Mai 2014

Peut-on profiter du virus de la course ?


Édition du 31 Mai 2014

Adidas (ADR, 52,77 $ US) : la déclinante

Le fabricant de la fameuse ligne de produits du même nom et des souliers Reebok. Quelque chose cloche alors que les ventes d'espadrilles Adidas sont en recul de 14 % sur celles de l'an dernier aux États-Unis, et celles des souliers Reebok en retard de 29 %. Le portrait n'est pas meilleur lorsqu'on inclut les ventes de vêtements sport, tout recule alors de plus de 25 %. Heureusement qu'il y a de la croissance en Europe de l'Est et en Chine pour contrebalancer le recul en Amérique du Nord. À 18,5 fois le bénéfice prévu pour 2014, et avec un bénéfice qui ne croîtra que de 4 % cette année, le titre apparaît cher.

Nike (NKE, 75,85 $ US) : la superpuissance

La superpuissance du soulier de course. La société détient 9 des 10 modèles les plus vendus aux États-Unis. Sa part de marché y est de plus de 60 %. Et elle va croissant.

Au dernier trimestre, Nike a de nouveau dépassé les attentes des analystes et a fait part d'un carnet de commandes pour les souliers et les vêtements en hausse de 12 %.

La plupart des analystes s'entendent pour dire que la société de Beaverton, en Oregon, devrait continuer de dominer au cours des années à venir. La difficulté est que le marché le pense aussi, et perçoit la force de la domination avec peut-être un peu trop d'optimisme. Le titre se négocie à plus de 22 fois le bénéfice prévu dans un an, alors que sa moyenne historique est à 18 fois. La croissance de 14 % du bénéfice attendu peut justifier le multiple, mais elle reste incertaine. Particulièrement avec un jeu de devises qui devrait être défavorable.

Under Armour (UA, 48,37 $ US) : le challenger

Le challenger de l'industrie de la chaussure sport. Ses parts de marché sont encore relativement faibles dans le soulier (2,3 %) et dans le vêtement sport (15 %) en Amérique du Nord, mais elles grimpent et la vitesse de croissance de ses ventes s'approche du mode hyperespace.

Le titre de la société de Baltimore, au Maryland, se négocie actuellement à 52 fois le bénéfice attendu cette année. Un énorme multiple. Mais plusieurs analystes prévoient que les bénéfices croîtront pendant quelques années encore, de 25 % annuellement.

Sterne Agee estime qu'Under Armour est en train de devenir la marque dominante chez les jeunes, et que, comme Nike il y a 30 ans, elle grandira avec sa jeune clientèle. La société a en outre 50 % moins de points de distribution que ses concurrents en Amérique du Nord, et le marché international lui est ouvert.

Difficile à dire. On est toujours méfiant face aux grandes attentes de marché.

Diane, elle, préfère les vêtements d'Adidas. Mais elle dit être infidèle !

Under Armour (UA, 48,37 $ US)

Les recommandations des analystes qui suivent le titre d'Under Armour

18 Conserver
7 Acheter
1 Sous- performance
4 Surperformance

Cours cible : 55,80 $ US
Source : Bloomberg

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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