François Pouliot: La FED peut-elle vraiment sauver l'économie?

Publié le 10/08/2011 à 08:59, mis à jour le 10/08/2011 à 08:59

François Pouliot: La FED peut-elle vraiment sauver l'économie?

Publié le 10/08/2011 à 08:59, mis à jour le 10/08/2011 à 08:59

Bernanke et al. peuvent-ils sauver l'économie?

Autre intéressante question.

Il n'est d'abord pas assuré que l'économie se mettra à tanguer plus significativement qu'elle ne tangue actuellement dans les prochains mois. Malgré la décote de Standard & Poor's, l'administration Obama apparaît toujours déterminée à demeurer en mode stimulation, ce qui ne fait pas nécessairement présager d'importantes coupes budgétaires avant deux ans.

Cela dit, si l'économie devait entrer en difficultés, il est loin d'être assuré que la FED dispose encore d'un arsenal suffisant pour la relancer.

Quels sont les outils auxquels ont fait allusion?

Quelques uns, dont ceux-ci.

- Un nouveau programme d'assouplissement quantitatif. Il s'agit ici d'imprimer de l'argent pour racheter des obligations. L'augmentation de la demande pour les obligations a normalement pour effet de faire baisser les taux.

- Diminuer l'intérêt que la banque centrale verse aux banques sur les dépôts qu'elles y effectuent. L'outil vise à amener les institutions à prêter au marché pour obtenir de meilleurs rendements.

-Utiliser les revenus des portefeuilles d'hypothèques pour racheter des titres à plus long terme. L'assouplissement quantitatif précédent s'était apparemment concentré sur des obligations 5-7 ans, on pourrait maintenant aller sur 10 ans pour faire baisser davantage les taux à long terme.

- Donner un aperçu sur le moment où l'on commencera à réduire son bilan. C'est-à-dire prévenir le marché que nombre d'obligations achetées ne reviendront pas trop vite sur le marché et n'auront pas pour effet de faire grimper les taux d'intérêt (c'est déjà pas mal fait avec le communiqué d'aujourd'hui).

On le voit, les outils à la disposition de la FED visent surtout à inciter les entreprises à investir en tablant sur de bas taux d'intérêt. Malheureusement, cet environnement est déjà présent avec des taux cinq ans à 1% et des taux 10 ans à 2,25%.

Plusieurs entreprises ont en outre pas mal de liquidités. La difficulté est qu'elles sont incertaines de la croissance à venir et n'ont pas envie d'engager leurs capitaux dans des projets qui ne rapporteraient rien et pourraient même les leur faire perdre.

C'est pourquoi il est douteux que la FED puisse cette fois vraiment venir secourir l'économie.

 

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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