Le NPD a-t-il de l'avenir?
De l'avenir très certainement. Mais beaucoup moins rose que ce qui paraît aujourd'hui. C'est bien davantage sur un vote de protestation que sur un vote de conviction que le NPD a fait des gains au Québec. On ne peut pas dire que les bases soient très solides.
Faut-il trembler devant des conservateurs majoritaires?
D'un point de vue budgétaire, non. C'est même une bonne nouvelle. Au cours de sa campagne, le Parti conservateur est apparu être celui qui était le plus sensible à la situation des finances publiques. Sa proposition de continuer à abaisser les impôts des entreprises n'a aucun sens (nous sommes déjà compétitifs) et ne contribue qu'à creuser le déficit. Mais au moins il ne sera plus obligé de faire quelques distributions de bonbons à saveur électorale pour se maintenir.
Les craintes quant à de grandes coupes financières dans les programmes sociaux et culturels nous apparaissent aussi prématurées. Du moins si l'économie tient le coup. Le cheminement du retour à l'équilibre budgétaire est assez bien balisé jusqu'en 2014-2015, et repose en grande partie sur un examen stratégique des dépenses de tous les ministères (qui doivent contribuer à hauteur de 5%). Normalement, tout risque de souffrir en proportion, pas un secteur plus que l'autre.
Nos inquiétudes à nous sont plutôt du côté transparence et accès à l'information, l'essence même de la démocratie.
On ne peut pas dire qu'en cette matière les conservateurs aient mérité leur réélection.