Frais de scolarité: où on tirerait la ligne

Publié le 30/05/2012 à 09:19, mis à jour le 30/05/2012 à 09:19

Frais de scolarité: où on tirerait la ligne

Publié le 30/05/2012 à 09:19, mis à jour le 30/05/2012 à 09:19

BLOGUE. Les négociations sont amorcées entre le gouvernement du Québec et les associations étudiantes sur la hausse des frais de scolarité. Où doit-on tirer la ligne?

Le gouvernement a déposé en journée mardi une proposition. Qui a apparemment été suivie d'une contre-proposition des étudiants. Les détails ne sont pas connus.

Des échos de presse font cependant état que le gouvernement serait prêt à abaisser en partie les frais de scolarité, mais demanderait en contrepartie une renonciation aux crédits d'impôt afin que le coût d'une éventuelle entente soit nul par rapport à sa proposition initiale. Sans être un expert en fiscalité, si tel est le cas, il apparaît à première vue difficile de croire que l'on puisse en arriver à une entente de règlement sur cette base.

On a jonglé avec quelques calculs pour tenter de voir où pourrait se trouver une avenue de compromis acceptable et du domaine du raisonnable.

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N'en déplaise à certains, le gel est inacceptable, et sans espoir de règlement. En s'y campant, les étudiants démoliraient leur cause. L'opinion publique n'y est pas favorable.

Indexer les frais de scolarité au coût de l'inflation (2%, la cible inflationniste de la Banque du Canada) donnerait une augmentation qui se situerait autour de 230 $ par année au bout de cinq ans. Avec sa proposition, le gouvernement recherche plutôt une hausse de 1625$ après cinq ans. On voit tout de suite que l'écart est trop important pour avoir des chances de succès.

Allons dans ce cas pour des frais de scolarité qui grimperaient sur la période (cinq ans) au double de l'inflation (4%). À terme, c'est 470$ de plus par année pour les étudiants.

Le scénario n'apparaît pas déraisonnable en soit. Pour un baccalauréat de 4 ans, c'est moins de 2000$ d'endettement supplémentaire, ce qui ne devrait pas faire peur à bien des étudiants. Le niveau de contribution peut se défendre dans une société qui fait consensus autour du fait que l'on reçoit notre formation à bon prix et qu'en contrepartie on accepte de contribuer plus tard par nos impôts à la formation de ceux qui nous suivent.

Malheureusement, il est douteux que la société fasse actuellement consensus sur ce niveau. À 470$ de plus par année, on reste en outre encore à bonne distance du 1625$ initialement demandé.

Le scénario de règlement

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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