Facebook: faut-il préparer sa mise?

Publié le 01/02/2012 à 22:52, mis à jour le 02/02/2012 à 11:23

Facebook: faut-il préparer sa mise?

Publié le 01/02/2012 à 22:52, mis à jour le 02/02/2012 à 11:23

Photo : Bloomberg

BLOGUE. Voici donc Facebook qui s'amène en bourse. Faut-il préparer son pécule et tenter d'intégrer des actions à son portefeuille à la première occasion?

La question est fort difficile.

Le titre d'Amazon.com se négocie actuellement à plus de 140 fois le bénéfice enregistré en 2011. Le prospectus de Facebook dévoilé mercredi soir fait état d'un bénéfice net de 1G$ pour le même exercice.

Si l'on applique le multiple d'Amazon à Facebook, la société devrait donc valoir 140 G$ US.

SUIVRE SUR TWITTER: F_POULIOT

Jetons cependant maintenant un œil sur Google. Le titre de l'engin de recherche se négocie à 16 fois le bénéfice 2011. Sur la base du multiple accordé à Google, Facebook pourrait donc aussi ne simplement valoir que 16 G$ US.

Mais voyons, ce chroniqueur est tombé sur la tête!, dîtes-vous.

Euh…oui! Ce n'est pas aussi simple que cela.

Amazon est à 140 fois le bénéfice 2011 parce que les analystes prévoient que celui-ci croîtra cette année de 91,2% et l'an prochain de 81%. Google n'est qu'à 16 fois parce que le consensus est pour une croissance des bénéfices d'un peu plus de 17% cette année, même chose pour l'an prochain.

Quel multiple appliquer, alors?

Le prospectus permet de voir que le bénéfice de Facebook a grimpé de 160% entre 2009 et 2010. La progression a cependant ralentit à 65% entre 2010 et 2011, et la société prévient qu'au fur et à mesure qu'elle grandira, cette croissance diminuera.

Tout à fait normal. Plus la base est importante, plus elle devient difficile à faire grandir. C'est exactement ce qui fait que la croissance anticipée pour les bénéfices de Google est plus faible. Le moteur de recherche a généré l'an dernier des revenus d'environ 30 G$ US, dix fois ceux de Facebook, qui sont à 3,7 G$.

Quelle sera maintenant la croissance à venir du bénéfice de Facebook?

C'est vraiment difficile à dire parce qu'on ne connaît pas suffisamment le plan de match de la société.

On sait cependant ceci. Il y a un an, Goldman Sachs avait réussi un placement pour quelques clients qui accordait à la compagnie une valeur de 50 G$ US. Le prospectus permet maintenant de voir qu'ils avaient alors payé 83 fois le bénéfice 2010.

C'est un multiple et une valeur (83 G$ US) que l'on serait peu porté à payer aujourd'hui, puisqu'un bout de chemin semble avoir été parcouru et qu'il est probable que la croissance du bénéfice ralentira.

Des sources financières indiquent que l'entreprise recherche cette fois une émission d'actions à un multiple qui lui permettrait d'aller chercher une valeur boursière autour de 75 à 100 G$ US.

Il sera intéressant de voir si les investisseurs décident de jouer avec prudence ou "agressivité".

P.S. Voir la chronique de mon collègue Bernard Mooney sur le même sujet. Elle permet de bien comprendre d'où vient l'enthousiasme.

 

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

Blogues similaires

Encore trop tôt pour sauter dans l’arène

Édition du 14 Juin 2023 | Dominique Beauchamp

ANALYSE. Les banques canadiennes pourraient rester sur le banc des pénalités quelque temps encore.

Shopify: prochaine victime de la malédiction boursière canadienne?

BLOGUE INVITE. Shopify est-elle différente des Nortel, Research in Motion, Valeant, Barrick Gold et autres?