Facebook : pourquoi on y croit, mais on n'y investit pas

Publié le 22/06/2012 à 09:06, mis à jour le 22/06/2012 à 12:24

Facebook : pourquoi on y croit, mais on n'y investit pas

Publié le 22/06/2012 à 09:06, mis à jour le 22/06/2012 à 12:24

Cela dit, il n'y a pas que du négatif.

Facebook rejoint actuellement près d'un milliard d'utilisateurs dans le monde, dont plus de 520 millions sont actifs de façon quotidienne. Aucune société n'a une telle portée, pas même Google.

Dans cet environnement rudimentaire, la société a réussi, l'an dernier, à générer près de 4 G$ US de revenus publicitaires et à accaparer environ 5 % du marché de l'annonce en ligne.

Supposons que Facebook mette un peu d'ordre dans ses façons de faire. Malgré les ratés énoncés plus haut, peu d'acteurs sont en mesure d'en savoir autant sur leur auditoire. Avec une meilleure orchestration publicitaire, il sera fort difficile pour les rivaux d'offrir une équation coût/rendement aussi intéressante pour les annonceurs. La part de marché de Facebook devrait alors grimper.

Supposons en plus que le marché publicitaire global en ligne passe de 68 à 120 G$ US d'ici 2015, et que, comme le prévoit Sterne Agee, il double presque sur trois ans.

Constat ? Il devrait bientôt rentrer beaucoup d'argent chez Facebook.

Temps de jouer le titre ?

Après avoir fondu de plus de 30%, l'action est 16% sous son prix d'émission. Elle se négocie à un peu plus de 58 fois le bénéfice par action anticipé en 2012 et 48 fois celui de l'an prochain.

C'est à première vue encore très cher payé. La valeur boursière de Facebook est à peu près la même que celle d'eBay, mais le bénéfice de la seconde est quatre fois supérieur.

N'oublions pas cependant le formidable appel à l'épargne réussi par Facebook. L'avidité a déculotté certains investisseurs, mais a permis à l'entreprise de récolter l'équivalent de 8 $ par action de liquidités. Présumons maintenant qu'elle en brûlera l'équivalent de 2 $ par action et qu'elle investira le reste. C'est dire que la valeur économique de Facebook (sans les 6 $ d'encaisse) ne se négocie plus qu'à 25 $ l'action, soit 39 fois le bénéfice de l'an prochain.

C'est nettement moins cher. Lululemon, le détaillant de vêtement d'exercices, est à un multiple similaire, et le potentiel de Facebook semble significativement supérieur.

Temps d'acheter donc ?

Peut-être. Pour ceux qui sont tolérants au risque.

Mais à quoi bon miser sur un chez-soi qu'on n'aime pas habiter...

DANS LE DÉTAIL

Sur le radar

Le titre sur un mois

FACEBOOK (FB ; 31,84 $)

Recommandation des analystes

Achat 3

Surperformance 4

Conserver 5

Sous-performe 1

Vendre 0

Cible moyenne : 38,55 $

Données de marché

Symbole : FB

Prix actuel : 27,10 $ US

Fourchette 52 sem. : 25,52 $ - 45,00 $ US

Dividende : 0 $

Valeur boursière : 57,3 G US$

Prévisions de bénéfices par action

ANNÉE / 2012 / 2013

0,54 $ / 0,66 $

T1 / --- $ / 0,14 $

T2 / 0,14 $ / 0,16 $

T3 / 0,13 $ / 0,17 $

T4 / 0,15 $ / 0,19 $

Cible des analystes

Moyenne 38,55 $

Plus élevée 48 $

Plus basse 25 $

Sources : Bloomberg, Thomson Reuter

blogue > www.lesaffaires.com/francois-pouliot

francois.pouliot@tc.tc

À propos de ce blogue

Diplômé en droit de l'Université Laval, François Pouliot est avocat et commente depuis plusieurs années l'actualité économique et financière. Il a été chroniqueur au Journal Le Soleil, a collaboré au Globe and Mail et dirigé les sections économiques des différentes unités de Quebecor Media, notamment la chaîne Argent. Au cours de sa carrière, il a aussi fait du journalisme d'enquête ce qui lui a valu quelques distinctions, dont le prix Judith Jasmin. La Bourse Southam lui a notamment permis de parfaire son savoir économique à l'Université de Toronto. François a de même été administrateur de quelques organismes et fondation. Il est un mordu des marchés financiers et nous livre son analyse et son point de vue sur diverses sociétés cotées en bourse. Québec inc. sera particulièrement dans sa mire.

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