Oui, la transformation numérique implique forcément des changements technologiques dans votre entreprise. Mais c’est d’abord une transformation humaine qui peut avoir des impacts sur votre culture d’entreprise, votre manière de recruter des employés, votre marque employeur, etc. Vous souhaitez vous inspirer des bonnes pratiques en la matière ? Une formation Femmes Leaders sur le sujet sera présentée le 13 novembre prochain par les Événements Les Affaires. Intitulée « Transformation numérique : gérez-la efficacement dans votre organisation », elle sera animée par Jean-Sébastien Boulard, CRHA et spécialiste du développement organisationnel.
Une transformation numérique se gère-t-elle de la même façon que d’autres changements organisationnels ?
Jean-Sébastien Boulard : En général, oui. La clé, c’est la communication. Il faut bien expliquer aux employés les objectifs et la valeur ajoutée du changement et s’assurer qu’ils les comprennent bien. Recourir à des ambassadeurs autant du côté de la direction que dans les équipes concernées est une excellente pratique. Surtout, il est important d’être à l’écoute des besoins et des préoccupations des gens. Il faut aussi les accompagner avec du soutien, de l’information et de la formation. Quand on implante un changement technologique au travail, c’est normal qu’il y ait une certaine résistance chez les employés. C’est un peu comme si on demandait à des coureurs habitués à une technique de course de réapprendre à courir d’une autre façon.
Un piège à éviter ?
J.-S. B: Il ne faut pas que les technologies prennent le dessus sur les gens. Elles doivent être au service des gens. Entre autres, il est important de s’assurer qu’elles améliorent l’expérience des employés et des clients. Par exemple, si une personne a besoin d’un contact humain pour régler une problématique et qu’elle peut joindre seulement un robot conversationnel, il y aura un impact négatif sur son état d’esprit. Un autre piège, c’est de croire qu’il suffit de peser sur le bouton du nouveau système et que tout va bien aller. Au contraire, c’est le début de l’aventure. Lors d’un changement technologique, la qualité du suivi est fondamentale.
Comment la culture d’entreprise peut-elle être touchée par une évolution technologique ?
J.-S. B: Lors de la formation, on va réfléchir sur la manière de faire vivre une culture d’entreprise dans un contexte numérique. Par exemple, le travail d’équipe et la collaboration peuvent évidemment demeurer des valeurs centrales pour votre entreprise, mais cela peut se faire en partie avec des plateformes de collaboration. On va aussi voir l’impact du monde numérique d’aujourd’hui sur la marque employeur et les pratiques de gestion.
Avez-vous des exemples ?
J.-S. B: Les technologies dans notre vie personnelle ont dépassé bien souvent celles qui sont utilisées dans les organisations. Il y a donc un décalage. Cela fait en sorte que les attentes des travailleurs en la matière sont plus élevées. C’est particulièrement le cas chez les plus jeunes générations. Or, l’utilisation des technologies fait partie de l’image de marque d’un employeur. Par exemple, plusieurs entreprises qui ont un taux d’engagement élevé de leurs employés ont fait très peu de travail pour promouvoir leur image dans les médias sociaux. Maintenant, plusieurs employés partent à la retraite et il faut renouveler la main-d’œuvre dans un contexte de pénurie de candidats. Le jeune de 25 ans va faire une recherche dans les médias sociaux et consulter des sites comme Glassdoor pour lire des commentaires d’employés. Il ne trouvera peut-être rien. Pour attirer les jeunes travailleurs, il peut être nécessaire d’utiliser des techniques de communication plus actuelles et de revoir sa façon de recruter.
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