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Les manchettes titrent que le Dow Jones connaît sa pire semaine en cinq mois, comme si la Bourse américaine dégringolait.
Or, le recul de la semaine pour l’indice Dow Jones n’est que de 1,7 %.
De plus, 83 % du recul de 0,3 %, vendredi le 11 mai, est attribuable à la chute de 9 % du titre de la banque JP Morgan Chase, embarrassée par une perte de courtage inattendue de 2 milliards de dollars américains, liée à la mauvaise gestion du risque de placements majeurs dans les titres de couverture de défaillance de crédit (credit default swaps).
Ce qui étonne ce n’est pas le repli boursier, mais plutôt la capacité des Bourses à encaisser les coups : l’impasse politique en Grèce fait craindre une nouvelle élection et l’échec de son pacte avec l’Union européenne, au point où le ministre allemand des finances discute ouvertement d’une sortie possible de la zone euro par la Grèce.
Les marchés ont aussi eu à encaisser des mauvaises données en Chine et en Inde, révélant un ralentissement plus prononcé que prévu de l’activité économique dans ces deux pays du BRIC.
La production industrielle chinoise a crû de 9,3 % en avril, soit son plus faible rythme depuis 2009.
En Inde, la production industrielle s’est contractée, de 3,5 %, en mars, alors que les économistes avaient prévu une hausse de 1,7 %.
L’indice Dow Jones a baissé de 3,8 % depuis le sommet annuel du 1er mai, mais il affiche toujours un gain de 4,9 %, depuis le début de l’année.
L’indice plus généraliste S&P 500 a perdu 4,8 % depuis son sommet annuel du 2 avril, mais reste tout de même à la hausse de 7,6 %, depuis le début de l’année.
Les investisseurs professionnels, les seuls à fréquenter la Bourse ces mois-ci, sont peut-être complaisants envers les risques qui planent sur l’économie mondiale et les banques européennes. Les prochains mois diront s'ils ont tort de rester stoïques.
Il est aussi possible que plus le temps passe, plus la force d'attraction des actions augmente, aux yeux des financiers, car il devient de plus en plus difficile de supporter le rendement anémique de 1,8 % qu’offrent les obligations américaines de dix ans.