BLOGUE. À un moment où les Bourses voguent vers de nouveaux sommets dopées par de fraîches baisses de taux en Europe et en Australie, des banquiers sonnent l’alarme concernant l’enflure néfaste que cause la persistance de taux d’intérêt anormalement bas.
La Fed américaine tient son taux directeur près de zéro depuis décembre 2008 et s’est engagée à le garder au plancher jusqu’à ce que le taux de chômage diminue à 6,5 %.
La Fed a aussi complété trois rachats massifs d’obligations gonflant son bilan à un record de 3 320 milliards de dollars, le 1er mai.
Un groupe de 12 banquiers qui se rencontrent une fois par trimestre et qui conseillent la Réserve fédérale font des parallèles entre la croissance des prêts-étudiants, qui atteignent 1 000 milliards de dollars américains, et celle qui a précédé la crise immobilière de 2008.
Autre ressemblance entre les deux : une explosion des prêts subventionnés dans le noble but d’améliorer le bien commun.
Le plus grand accès aux prêts-étudiants enfle aussi les droits de scolarité post-secondaires comme l’ont fait les prêts hypothécaires à risque (subprime) sur les prix des maisons.
Le président de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, a déjà déclaré que les prêts-étudiants ne soulèvent pas de problème de stabilité financière puisqu’ils sont la responsabilité du gouvernement fédéral et non des banques comme dans le cas des hypothèques.
Fermes : des prix qui défient le bon sens
« Le prix des terres agricoles s’éloigne de plus en plus de ce qui est raisonnable. Nos membres croient que la hausse des prix des terres est une bulle résultant de la persistance des faibles taux », peut-on lire dans le procès-verbal de la rencontre du Federal Advisory Council du 9 février obtenu par Bloomberg, grâce à une demande d’accès à l’information.
La hausse des prix est particulièrement marquée dans la ceinture du mais (Corn Belt) du MidWest.
La Réserve fédérale de Kansas City indique le prix des terres a grimpé de 30 % en 2012. La Réserve fédérale de Chicago rapport une hausse de 16 %.
« Les investisseurs en mal de rendement quittent le marché obligataire et optent pour des actifs tangibles afin de préserver leur pouvoir d’achat contre l’effet de l’inflation, en quête d’un meilleur rendement que le rendement négatif des obligations », peut-on aussi lire dans le procès-verbal.
Les prix des fermes continuent à augmenter malgré la chute de 25 % de l’indice des cours des denrées agricoles, depuis leur sommet atteint en mars 2011.
Les banquiers appuient la politique monétaire de la Fed et se disent encouragés par son effet sur la reprise immobilière et celle de l’automobile. En revanche, « cette politique monétaire à des conséquences collatérales ».
Avec Bloomberg
