Savoir choisir ses risques

Offert par Les Affaires


Édition du 21 Mars 2015

Savoir choisir ses risques

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Édition du 21 Mars 2015

Selon mon analyse, le titre avait un bon potentiel d'appréciation, pouvant atteindre les 35 $ US d'ici trois à cinq ans, sur la base d'hypothèses modérées. Or, j'ai acheté le titre à environ 16 $ US (après avoir valu 50 $ US). Si j'avais raison, je doublerais mon capital sur cinq ans, au maximum, ce qui est habituellement mon objectif.

Quelques jours plus tard, le titre a atteint 9 $ US. Sur papier, j'avais perdu plus de 40 %, mais ce n'était pas une perte permanente parce qu'elle n'était pas liée à la valeur intrinsèque de l'entreprise. Trois ans plus tard, le titre avait plus que doublé. Les très bons résultats financiers de la société ont confirmé mon analyse.

Dans ce cas précis, il était facile d'être patient. En effet, la Bourse était en crise et tous les titres baissaient, peu importe leur qualité et leur performance. Ce n'est pas toujours aussi facile de différencier une simple fluctuation d'une perte permanente.

Manquer d'argent à la retraite, le pire des dangers

En fait, pour évaluer ce danger et son impact, il faut se concentrer à 100 % sur la performance économique de l'entreprise. Si cette dernière est décevante et livre des résultats inférieurs à nos prévisions, nos chances de perte permanente sont très grandes.

Le second danger ciblé par Howard Marks est encore plus subtil et menace surtout les épargnants. C'est celui de ne pas prendre assez de... risques! Les gens qui craignent la Bourse et qui se réfugient dans les titres à revenu fixe croient qu'ils peuvent dormir en paix. C'est une illusion.

Ces investisseurs courent un grave danger, d'autant plus important qu'il est sous-estimé : celui de manquer d'argent à la retraite, faute de rendement. Quand je dis cela, je ne veux même pas parler précisément de l'objectif d'amasser un capital important pour jouir d'une belle retraite. Je parle tout simplement de conserver son pouvoir d'achat à long terme.

On parle beaucoup de déflation, mais il ne faut pas oublier que l'indice des prix à la consommation est plus élevé que le rendement avant impôts de bien des placements populaires auprès des épargnants. Ce qui signifie que ces derniers, en plus de ne pas avoir de rendement attrayant, subissent une érosion systématique, année après année, de leur pouvoir d'achat.

Autrement dit, ces personnes s'appauvrissent chaque année !

Vous voyez l'ironie cruelle : alors qu'ils croient ne pas subir de risque, ils assument le plus important qui soit.

C'est pour cela qu'il faut cesser de se faire croire qu'on peut éviter les risques. C'est tout simplement faux. On peut juste les choisir. Alors, faites-le avec sagesse.

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