Mooney: Le problème de Cisco

Publié le 10/02/2011 à 15:04

Mooney: Le problème de Cisco

Publié le 10/02/2011 à 15:04

Blogue. Pour le troisième trimestre consécutif, Cisco Systems a déçu les investisseurs. Et le titre en souffre, perdant 13% aujourd’hui.

Cette fois, les revenus ont été au rendez-vous. Les revenus en croissance de 6% à 10,4 milliards de dollars (G$) US, supérieurs aux prévisions, reflètent le bon contexte économique et les attentes modestes des analystes.

Ce sont les marges bénéficiaires qui ont déçu, les marges brutes de Cisco atteignant 62,4% contre des attentes de 63,3%. Si vous pensez qu’un «trou» de 0,9% n’est pas si gros, détrompez-vous. Pour une société de l’envergure de Cisco, il s’agit d’un manque à gagner immense.

Le problème des marges est selon moi une conséquence du véritable problème de Cisco : son incapacité de reconnaître qu’elle est devenue une société mature. Le président John Chambers, un grand parmi les grands du secteur technologique, devrait reconnaître qu’une entreprise qui réalise des revenus de 44 G$ US par année ne peut plus croître à 12-17 % par année.

Or, cherchant à maintenir ce rythme, Cisco prend de l’expansion dans de nombreux secteurs connexes, dont le marché des consommateurs. Or, il est beaucoup plus difficile de maintenir des marges élevées en vendant des routeurs aux individus (mon routeur à la maison est un routeur Cisco) que de vendre des routeurs super puissants aux grandes entreprises (un de ses marchés de prédilection).

La société se lance dans tellement de segments et secteurs qu’un analyste l’a décrit comme le Procter & Gamble de la techno!

Cisco reste une société dans une classe à part. Elle a encore des marges nettes de 20%, ce qui est exceptionnel. Elle génère de plus de l’argent en grande quantité.

Par contre, le temps est venu pour le géant de la réseautique d’accepter la réalité. Elle n’est plus une société à croissance élévée et s’orienter en conséquence.

Bernard Mooney

 

 

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