Mooney: C'est la faute à Greenspan...

Publié le 17/06/2013 à 10:06

Mooney: C'est la faute à Greenspan...

Publié le 17/06/2013 à 10:06

BLOGUE. Alors que les yeux de bien des investisseurs seront tournés vers la Federal Reserve et au communiqué qu’elle publiera à la suite de sa réunion de deux jours qui se termine mercredi, deux anciens dirigeants de cette banque centrale ont critiqué récemment l'approche de Ben Bernanke.

En effet, en l’espace de quelques jours, Paul Vocker, président de la Fed à la fin des années 1970, et Alan Greenspan, président ayant précédé M. Bernanke, ont mis en doute des éléments clés de la politique de la Fed.

M. Volcker a questionné entre autres la sagesse de l’accommodation monétaire quantitative («quantitative easing») en soulignant que son impact positif semble limité et diminuant avec le temps.

Le grand banquier s’inquiète parce qu’il croit que cette politique risque d’encourager les «distortions spéculatives» sans oublier l’inflation.

De son côté, M. Greenspan a émis des doutes quant à la capacité de la Fed d’influencer les marchés financiers pour atteindre ses objectifs. Ainsi, la banque centrale ne veut pas que le marché obligataire intègre dans ses prix l’élimination complète de l’accommodation monétaire, en faisant grimper les taux d’intérêt. C’est pourquoi elle utilise un langage qui prête à interprétation lorsqu’il est question de retirer des liquidités du système.

Alan Greenspan a déclaré qu’un tel jeu avec le marché est fort dangereux.

Les deux anciens dirigeants de la Federal Reserve méritent d’être écoutés. Toutefois, je trouve qu’ils ont la mémoire courte, surtout M. Greenspan. En effet, les deux ont été très critiqués tout le long de leur présidence à la banque centrale américaine.

On a accusé par exemple M. Volcker de pousser l’économie des États-Unis vers la dépression pour protéger les intérêts des financiers. On a fustigé à de nombreuses reprises Alan Greenspan, ce qui a commencé dès le lendemain du krack de 1987, alors qu’il ne faisait que commencer son règne.

Honnêtement, le travail de M. Greenspan est plus facile à critiquer que celui de Paul Volcker, mais peu importe.

Car il est facile de critiquer le travail de ces gens. Comme l’amateur de hockey qui critique les décisions de l’entraîneur le lendemain d’un match, les spécialistes, économistes et même les anciens dirigeants de la Fed n’ont pas toutes les informations pour vraiment juger.

Dans ce cas particulier, lorsque deux anciens présidents de cette institution critiquent Ben Bernanke publiquement, ils ne font qu’augmenter la pression sur cet individu qui en a déjà pas mal assumée depuis six ans.

Il me semble qu’il serait plus productif et sage de prendre le téléphone et de lui faire leurs recommandations directement!

Bernard Mooney

 

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