Samsung Galaxy S8 : c'est la fin du téléphone

Publié le 29/03/2017 à 17:04

Samsung Galaxy S8 : c'est la fin du téléphone

Publié le 29/03/2017 à 17:04

En dévoilant son duo de téléphones avec écran mur-à-mur Galaxy S8 et S8+, Samsung signe officiellement la fin du téléphone.

Pas pour rien si, pendant l’heure qu’a duré la conférence de presse que le fabricant coréen a tenue à New York mercredi matin, personne n’a parlé de fonctions téléphoniques. En fait, on n’a même pas mentionné le fait que l’appareil est un téléphone cellulaire, devant se connecter à un réseau mobile pour fonctionner.

On a passé en revue les vieux cellulaires qui ont marqué Samsung ces 40 dernières années, mais une fois le dernier téléphone à clapet disparu de l’énorme écran derrière la scène du Lincoln Theater, on a clairement tourné la page.

Le S8 et son pendant de plus grand format, le S8+, ont un écran qui fait respectivement 5,8 et 6,2 pouces de diagonale. Il est courbé, de manière à ne présenter qu’une très mince bande métallisée sur les côtés. Contrairement aux versions «Edge» des modèles Galaxy précédents, les bordures du S8 ne sont pas sensibles au point de provoquer des commandes imprévues quand on prend l’appareil en mains.

Le verre utilisé est solide : du Gorilla Glass 5 de Corning. Le boîtier, ou en tout cas, ce qui en reste, est pour sa part fait d’un plastique laqué qui n’est pas particulièrement remarquable, à part qu’il imite plutôt bien le «noir de jais» du iPhone 7. Résultat : ça ne donne pas trop le goût d’investir dans un étui.

Ce clin d’œil au iPhone illustre bien la clé des nouveaux porte-étendards mobiles de Samsung : ils n’inventent rien. L’écran courbé? C’est vieux. Le scanneur d’iris, la reconnaissance faciale, le lecteur d’empreintes (qui fera pester les gauchers, soit dit en passant)? Pas une primeur. La caméra Gear 360 mise à niveau et vendue en accessoire? On a déjà vu ça aussi. Le socle DeX transformant le combiné en poste de travail complet? Du déjà vu encore une fois.

Bixby, l’assistant numérique intégré, ne pouvait être commandé de façon vocale au moment d’essayer l’appareil. Son interface, par contre, s’affiche en français. Peut-être l’assistant vocal éventuel sera-t-il aussi francophone? Samsung n’a pas voulu confirmer.

Plusieurs l’ont déjà remarqué, l’iPhone 7 aussi innovait moins lorsqu’il a été lancé l’automne dernier. Ça n’a pas empêché Apple d’établir un record des ventes, ces derniers mois. On peut imaginer que Samsung souhaite produire le même effet.

Samsung DeX, le socle transformant le S8 en ordinateur de bureau. (Photo: Samsung)

L’effet Samsung

Au premier contact, la prise en mains du S8 est pour le moins positive. Le déverrouillage par reconnaissance visuelle est efficace, encore qu’un peu lent. La nouvelle interface logicielle TouchWiz ajoutée à Android 7.0 fait bel effet. C’est minimaliste, et on suppose que ça vieillira mieux que les versions précédentes. Évidemment, les puriste préféreront revenir au style de base d’Android. Leur choix.

Les applications de Samsung, de Google et de Microsoft installées à l’usine sont aussi compatibles avec le mode grand écran du socle DeX. Celui-ci transforme le S8 en un petit ordinateur de bureau : connectez clavier, souris et moniteur et tout prend une nouvelle dimension. Et c’est très bien pensé : contrairement au mode Continuum de Windows 10 Phone, le mode DeX permet d’afficher plusieurs fenêtres et applications en même temps.

Une application de productivité comme Citrix va jusqu’à émuler son poste de travail Windows en entier, ce qui fait qu’on a, pour ainsi dire, un PC complet dans son téléphone. Au besoin. Et quand le socle DeX sera mis en vente (plus tard que le 21 avril, date de lancement des téléphones).

Pour les gens dont l’essentiel du boulot se passe sur un ordinateur de bureau, avec des applications de bureautique pas trop complexes, voilà de quoi se réjouir : non seulement est-ce que le Galaxy S8 peut-il faire oublier tout son volet téléphonique, mais en plus, il vous fera oublier votre PC et vous n’y verrez que du feu…


La vidéo d'introduction des Galaxy S8 et S8+ de Samsung. (Vidéo: Samsung)

Pour le long terme

Avec le S8+, on le sait, Samsung cherche à se faire pardonner la débâcle du Note 7. Ce coup-ci, le fabricant garantit avoir procédé aux tests les plus rigoureux en matière de fiabilité de la pile.

On verra à plus long terme si c’est vrai, mais rien ne permet d’en douter. Et cette pile au jour le jour, semble extrêmement durable : une demi-journée de téléchargements, et prise de photos et de jumelage avec tel ou tel accessoire n’ont eu raison que de 20 % de son autonomie.

Malgré l’affichage actif en permanence, même en veille (encore qu’en mode monochrome restreint, mais c’est toujours mieux que ce que propose le Pixel de Google, ou l’iPhone). Autre détail non négligeable : les caméras du S8 font de superbes images. On y trouve tous les modes au goût du jour, incluant un effet de flou imitant celui du iPhone 7 Plus, et des filtres et des masques rappelant plutôt Snapchat.

Fidèle à la tradition, on peut insérer une carte micro SD dans la fente prévue à cet effet et gagner jusqu’à 256 go de stockage bonus. L’appareil arrive avec 64 go de stockage interne. Et 4 go de mémoire vive, laquelle est jumelée à une mécanique dernier cri. À sa base se trouvent un port USB-C et une prise pour un casque stéréo. Pas pour rien : Samsung inclut un casque Harman AKG dans la boîte!

Bref, vous l’aurez compris, la fiche technique est complète. Au premier contact, on a l’impression d’avoir sous la main un des plus beaux produits que Samsung ait créé depuis des lustres. Et peut-être un des plus durables, aussi. La désuétude pourrait arriver plus tard que tôt pour celui-là. Certifié IP68, il est en plus très étanche à l’eau et la poussière.

Cela dit, son prix de détail n’est pas exactement abordable : 1035 $ pour le S8 et 1115 $ pour le S8+. Déverrouillés et sans amortissement via un forfait sans fil, il faut préciser.

Au moins, à ce prix, c’est la totale. Et pourtant, on n’a pas encore parlé des fonctions téléphoniques. Mais en 2017, apparemment, on s’en fout!

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À propos de ce blogue

Autrefois, on appelait ça de l'électronique mais de nos jours, les nouvelles technologies vont bien au-delà des transistors et des circuits imprimés. Des transactions bancaires à l'écoute en rafale d'émissions de télé les plus populaires, la technologie est omniprésente. Et elle comporte son lot de questionnements. Journaliste spécialiste des technologies depuis bien avant l'avénement du premier téléphone intelligent, Alain McKenna a observé cette évolution sous tous ses angles et livre ici ses impressions sur le sujet.

Alain McKenna
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