BLOGUE. Sans aucune surprise, la Banque du Canada a maintenu mardi dernier son taux directeur à 1 %. Cette décision, dans le contexte économique et financier actuel s’imposait tellement que la réunion aurait dû être annulée. Il n’y a pas de petites économies!
Est-ce vraiment une bonne nouvelle? Effectivement, le poids déjà énorme que le consommateur moyen doit payer en intérêts à ses trop nombreux créanciers demeurera sensiblement la même pour l’instant. Par contre, de faibles taux d’intérêt demeure un incitatif à la consommation. Soutenir l’économie ou pelleter en avant un peu plus loin le problème du surendettement?
C’est dans cet esprit que des rumeurs de resserrements des conditions encadrant l’accès à la propriété se font entendre. Essentiellement, il est question d’augmenter la mise de fonds à un minimum de 7.5 % (au lieu de 5%) et de réduire la période d’amortissement à un maximum de 25 ans. Je suis en accord avec ces deux conditions.
D’abord, une augmentation de la mise de fonds minimale nécessaire pour entrer sur le marché, réitère le message qu’il est nécessaire de se constituer un capital par l’épargne. Il s’agira bien d’économies personnelles car à 7,5% appliqué sur le prix d’une propriété qui a augmenté également, les institutions financières auront du mal à trouver une façon de récupérer cette somme en proposant des produits « triple vrille arrière » tel que l’était le fameux 0% mise de fonds…
Ensuite, en ce qui concerne la réduction de la période d’amortissement, obligation ou pas, 25 ans est encore trop long pour une hypothèque résidentielle! En raison des intérêts qui ne sont pas déductible d’impôt et de la faible capitalisation au cours des premières années, les gens devraient faire leur calcul et élaborer leur budget avec un amortissement ne dépassant pas 20 ans.
Martin Provencher, auteur-conférencier en immobilier