Un super modèle de prévision boursière

Publié le 24/08/2013 à 00:00, mis à jour le 22/08/2013 à 09:17

Un super modèle de prévision boursière

Publié le 24/08/2013 à 00:00, mis à jour le 22/08/2013 à 09:17

Lorsque le courriel est entré, on s'est d'abord dit : «Bon, encore une nouvelle offre de feuilles de thé...» Puis, ce fut la surprise : Oh!, le modèle a prédit la chute boursière de l'automne 2007 ainsi que la forte reprise qu'on connaît depuis 2009!

Il arrive régulièrement que des confrères prophètes nous soumettent leurs travaux, mais le doute fait habituellement en sorte qu'on hésite à en parler.

Le modèle de prévision des cycles boursiers de Robert Lamy est cependant différent de ce qu'on a pu croiser jusqu'à maintenant dans notre vie de chroniqueur.

Ancien économiste du ministère des Finances à Ottawa, titulaire d'une maîtrise en macroéconomie de l'Université de Montréal, M. Lamy est un passionné des indicateurs avancés. Dans ses loisirs, il a d'abord mis au point un modèle de prévision des récessions aux États-Unis. Puis, au cours des dernières années, il s'est concentré sur un modèle de prévision des marchés haussiers et baissiers.

Observez le graphique. Il illustre l'évolution du S&P 500 depuis le milieu de 2005. L'échelle de gauche indique la probabilité d'un renversement de marché haussier ou baissier (la probabilité est illustrée par les bâtonnets). Lorsque, dans un marché haussier, la probabilité passe au- dessus de 50 % , c'est le signal que le marché est en voie de descendre de façon durable. Lorsque, à l'inverse, elle passe sous les 50 %, vous avez un signal que le marché est en voie de se redresser de façon durable.

En septembre 2007, la probabilité passe au-dessus de 50 %. C'est deux mois avant que le marché n'amorce cette longue retraite de 17 mois, qui lui fera perdre plus de 50 % de sa valeur.

En avril 2009, le modèle repasse sous la probabilité de 50 %. C'est le même mois où s'amorce l'incroyable poussée que nous connaissons actuellement, pendant laquelle le marché a gagné plus de 100 % .

L'outil de M. Lamy ne permet pas de prédire les corrections de marché. Il ne voit par exemple pas venir celle de l'été 2011. Il semble cependant permettre de prévenir les décrochages structurels et d'anticiper les décollages structurés.

Portez attention à la crise européenne en 2012 : on voit une hausse de la probabilité d'un retournement de marché, et un marché qui fléchit. Jamais toutefois le signal ne grimpe au-dessus des 50 %, et le marché poursuit au final son ascension.

Coup de chance que cela?

M. Lamy répètera qu'il ne faut pas voir le modèle comme une boule de cristal. Qu'il vaut mieux l'utiliser comme outil avec d'autres paramètres. Il n'a été testé que rétroactivement. N'empêche, depuis 1966, date du départ du test, il a signalé les neuf marchés haussiers et les neuf marchés baissiers de la période.

Parfois le signal survient un peu avant, parfois un peu après. Ainsi, la moyenne s'établit à un mois avant l'amorce du renversement. Parfois, la descente ou la remontée sera déjà amorcée. Mais l'écart reste marginal.

Pour un investisseur qui joue le marché en général, par l'entremise de fonds négociés en Bourse ou de fonds communs, ce peut être un précieux indicateur et multiplicateur de rendement. Un investisseur qui aurait réduit sensiblement son exposition au marché des actions en septembre 2007, et qui y serait revenu massivement en avril 2009, aurait une importante différence d'avoir dans son portefeuille. Il faut néanmoins être capable de vivre en tout temps avec les corrections.

Quelle est la recette?

M. Lamy dit notamment tenir compte des taux d'inflation, de chômage et de production. Mais il entre aussi plusieurs autres données, qu'il garde secrètes pour éviter que son modèle ne soit copié par d'autres.

Que dit le modèle pour l'avenir ?

L'outil prédit de deux mois en deux mois. Au début d'août, la probabilité d'un revirement de fond du marché était nulle pour le mois et de 0,1 % pour septembre. C'est donc que le marché haussier se poursuit. Sans que l'on puisse toutefois prédire avec quelle puissance, car le modèle ne permet pas de quantifier la force d'un mouvement boursier.

On n'a pas testé personnellement le modèle sous toutes ses coutures. Pour ceux qui sont intéressés par l'outil, Robert Lamy est l'éditeur de la lettre financière The Forecasting Advisor.

francois.pouliot@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/francois-pouliot

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