Sauvé par les quadricycles !

Publié le 24/08/2013 à 00:00

Sauvé par les quadricycles !

Publié le 24/08/2013 à 00:00

Que serait devenu Marc Cudia, propriétaire d'Écorécréo, si son père ne l'avait amené dans le Vieux-Port quand il était jeune ? Peut-être un polytoxicomane itinérant, comme son frère. Mais il est devenu entrepreneur... contre toute probabilité !

Marc Cudia a connu un départ difficile. Né il y a 38 ans d'une mère maniacodépressive et d'un père analphabète, il est placé, à l'âge de 18 mois, à la crèche de La Réparation à Pointe-aux-Trembles. Il change six fois de famille d'accueil en six mois.

À 12 ans, son père l'amène faire un tour dans le Vieux-Port, où il découvre des quadricycles en location. C'est une véritable révélation pour le gamin ! Le locateur lui lance : «Un jour, tu vas travailler pour moi !» «Quand tu as l'enfance que j'ai eue et que quelqu'un te fait assez confiance pour te faire travailler, ça a un impact», raconte M. Cudia.

Désormais, le jeune Cudia consacrera tous ses congés scolaires à laver les quadricycles, gonfler les pneus, etc.

À 17 ans, il devient gérant et six ans plus tard, en 1993, il achète l'entreprise de location, financé par le vendeur. M. Cudia élargit alors les activités : Écorécréo devient aussi distributeur et commence à vendre des quadricycles à des parcs d'attractions, des campings, etc. La PME vend aussi des véhicules Segway et des vélos.

«La vente ne représente encore que 88 000 $ sur un chiffre d'affaires de 690 000 $ [en 2012], mais je veux développer cette activité, affirme M. Cudia. Je veux vendre mes quadricycles aux quatre coins du monde. J'aimerais que dans trois ans, la vente représente de 30 à 40 % de mon chiffre d'affaires.»

M. Cudia pourra compter sur l'appui de deux dragons de l'émission éponyme de Radio-Canada, Gaétan Frigon et François Lambert, qui ont acquis ensemble 25 % d'Écorécréo pour 50 000 $ chacun. L'entente est presque signée.

Son plan de croissance

Quand il a acquis l'entreprise, elle n'avait qu'un centre de location, ouvert une centaine de jours par année. Elle en exploite maintenant trois au parc Jean-Drapeau et deux dans le Vieux-Port. L'été, on peut y louer des quadricycles, des pédalos, des kayaks, des vélos, etc. L'hiver, on peut y louer des skis de fond, des patins, des raquettes et y faire du traîneau à chiens. Écorécréo emploie une quarantaine de personnes l'été et une quinzaine l'hiver.

L'entreprise sert 125 000 clients par année et M. Cudia pense qu'elle est loin d'avoir atteint son plein potentiel. «Ce n'est que 1 % des visiteurs au Vieux-Port et au parc Jean-Drapeau», précise-t-il. Il a donc conçu un plan en trois phases :

1. Bonifier son offre en s'associant à des partenaires (comme Croisières AML et KSF Kayak Sans Frontières) ;

2. Créer des forfaits du genre vélo-pédalo. Offrir ses services aux hôtels, aux groupes scolaires ainsi qu'aux entreprises ;

3. Franchiser son concept et ouvrir des centres de location à Québec, Niagara Falls, Vancouver et dans les parcs nationaux, entre autres.

«J'ai ouvert trois centres de location d'un coup l'an dernier. C'était trop; si c'était à refaire, je gérerais mieux ma croissance.» - Marc Cudia, propriétaire d'Écorécréo

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