Pour s'assurer de la qualité de l'effet stéréoscopique, les réalisateurs cinématographiques font maintenant appel à un nouveau type d'expert : le stéréographe. Ni directeur de la photographie ni réalisateur, le stéréographe est un spécialiste de la profondeur de champ.
Les professionnels du cinéma qui tournent en stéréoscopie le disent : cet art nécessite l'utilisation de nouvelles caméras et de techniques de tournage qui diffèrent des techniques traditionnelles. L'ajout d'une troisième dimension exige à la fois une supervision de l'équipement et de l'exécution du tournage.
" La technique change grandement. C'est une nouvelle façon de faire du cinéma ", explique René Chénier, producteur exécutif à l'Office national du film (ONF), à Montréal. " Par exemple, on voit très peu de gros plans en stéréoscopie. Il y a trop de contraintes. C'est ce qui fait que c'est plus théâtral et moins cinématographique. "
Sur un plateau de tournage, le stéréographe vérifie les distances : celle avec le sujet ainsi que celle entre les deux lentilles essentielles pour reproduire l'action en trois dimensions. Des distances qui ne doivent pas varier d'une scène à l'autre, sinon l'effet tridimensionnel sera atténué.
" C'est une spécialisation en demande en ce moment, constate Francis Hanneman, de Synchro Studio, stéréographe à temps plein depuis janvier. Il y a plusieurs paramètres à surveiller sur le plateau, qui s'ajoutent à ce que font déjà le directeur photo et le réalisateur. "
Un métier condamné à disparaître ?
Hybride Technologies, de Piedmont, dans les Laurentides, est le plus important réalisateur d'effets spéciaux sur la côte Est américaine. L'entreprise constate l'importance de cette spécialisation.
" Le 3D est un savoir-faire qui s'apprend, dit Pierre Raymond, fondateur d'Hydride Technologies. Il faut s'assurer que les prises de vue sont fidèles. C'est assez unique. Nous l'avons constaté sur le plateau d'Avatar, où nous avons tourné une centaine de plans en compagnie du réalisateur James Cameron. " Actuellement, seule une poignée de spécialistes - très en demande - maîtrisent la stéréographie.
D'autres personnes pourraient être tentées de suivre leurs traces. Avant de voir apparaître des programmes de formation en stéréographie, il faudra s'assurer de la pérennité de cette spécialisation, croit M. Raymond. " C'est une profession qui va disparaître à mesure que les directeurs photo s'adapteront à la stéréoscopie ", dit-il.
Francis Hanneman pense aussi que les deux professions convergeront, mais à plus long terme. " Ça fait beaucoup de paramètres à surveiller pour une seule personne : cela risque de rester un travail d'équipe ", dit-il.
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Nombre de personnes, en millions, qui ont suivi un match de la Coupe du monde de soccer en 3D, sur un auditoire total de 26 milliards de spectateurs.
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