La crise frappe, la Beauce s'organise pour résister

Publié le 15/11/2008 à 00:00

La crise frappe, la Beauce s'organise pour résister

Publié le 15/11/2008 à 00:00

Dutil, Marcoux, Pomerleau, Poulin. Et avant eux, Vachon, Lacroix, Dionne.

Si vous avez pour deux sous de culture économique, vous aurez reconnu de grands noms de l'entrepreneuriat québécois... à la mode beauceronne. Les premiers sont toujours actifs et contribuent à édi. er le Québec moderne en poursuivant une solide tradition.

La Beauce a toujours été reconnue comme un terreau fertile pour l'entrepreneuriat. Il y avait la mentalité frondeuse... et la proximité avec les États-Unis.

La mentalité est toujours là. " Les Beaucerons, ces insoumis ! " clamait un . ls de la place, un vrai de vrai, feu le juge Robert Cliche, dans un livre qui décrivait bien le tempérament ardent de ses compatriotes.

Les Beaucerons, faut-il le rappeler, avaient par exemple accueilli et nourri, en 1775, les troupes du général américain Benedict Arnold qui s'en allait attaquer Québec et les Britanniques. Ce qui leur avait ensuite valu d'être regardés avec suspicion par les Britanniques pendant de nombreuses années.

Encore aujourd'hui, la Beauce marche à son propre rythme. En politique, elle ne craint pas de se démarquer et vote souvent à contrecourant. Ses fidélités sont légendaires. Elle a réélu Maxime Bernier aux dernières élections fédérales. On avait fait de même, au provincial, pour Fabien Roy. Les Beaucerons, comme toujours, ont serré les rangs.

Mais la proximité avec les États-Unis n'est plus ce qu'elle était.

Vrai, la frontière est toujours toute proche. Mais l'économie américaine, elle, s'enfonce. La construction résidentielle dans le Nord-Est, le marché privilégié des exportateurs beaucerons, est à son plus bas. Entre septembre et octobre, les mises en chantier y ont chuté de plus de 20 %. La solidité de la demande intérieure a permis de sauver les meubles, mais si la tempête continue de souf. er, la ténacité beauceronne ne suffira pas.

D'autant que le terreau lui-même est moins riche qu'auparavant. La fameuse " pépinière " d'entrepreneurs s'épuise. Entre 2000 et 2006, la région Chaudière-Appalaches, dont la Beauce fait partie, a perdu plus de 1 100 PME, ou 7 % par rapport à 2000, selon une étude récente du Mouvement Desjardins. Le taux de chômage, juste au-dessus de 5 %, est encore de beaucoup inférieur à la moyenne québécoise, mais on sent de l'inquiétude.

Comme d'habitude, la Beauce a réagi, comme elle l'a fait dans le passé. En 1990, après des années d'effort, était né à Saint-Georges le Centre universitaire Les Appalaches afin de pouvoir offrir sur place des études supérieures. Aujourd'hui, on célèbre la mise sur pied d'une institution unique au Québec : l'École d'entrepreneurship de Beauce. Une initiative privée, entièrement . nancée par le milieu (et par les étudiants qui y suivront des cours), visant à former les chefs d'entreprise de demain.

C'est le président de Canam, Marc Dutil, qui a piloté le projet et l'a lancé officiellement le 17 octobre. Il s'est adjoint quelques gros noms, comme Jean-Marie Toulouse, ancien directeur de HEC Montréal, et Mario Girard, président de la Fondation de l'entrepreneurship. Nathaly Riverin, de la Chaire d'entrepreneuriat Rogers-J.-A.-Bombardier, de HEC Montréal, en est la première directrice générale. Les premiers cours seront offerts l'automne 2009 et on attend une trentaine de candidats.

Pour vous donner une idée de l'engagement des Beaucerons envers leur dernière création, je cite Jean-François Fecteau, rédacteur en chef de EnBeauce.com, qui décrivait ainsi la soirée de lancement : " Le conférencier au souper, Bruno Baillargeon, des Portes Baillargeon, a insisté sur le fait que son entreprise fournira les portes de la nouvelle institution, et ce, gratuitement. J'y crois et on en a besoin , a lancé ce dernier. " Juste avant, Marc Dutil avait déclaré : " En Beauce, on n'a pas de pétrole, mais notre pétrole est l'entrepreneurship. " C'est vous dire qu'on y carbure encore et toujours !

Un répit pour les aînés

Au moment d'écrire ces lignes, le gouvernement fédéral envisageait d'amender la loi de l'impôt pour retarder au-delà de 71 ans l'âge auquel on est obligé de convertir son REER en FERR, et commencer à liquider son régime (dès la première année, on doit encaisser au minimum 7,38 %). Autrement dit, on pourrait attendre que la crise passe et que son régime se soit un peu raplombé avant de puiser dedans. Ce serait une bonne idée. Mais il faut aussi se rappeler qu'à l'âge de la retraite, mieux vaut ne pas avoir trop d'argent investi à la Bourse.

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