La chasse aux riches est maintenant ouverte

Publié le 17/11/2012 à 00:00, mis à jour le 15/11/2012 à 09:44

La chasse aux riches est maintenant ouverte

Publié le 17/11/2012 à 00:00, mis à jour le 15/11/2012 à 09:44

Le quotidien parisien Le Figaro a publié, à la mi-octobre, un sondage révélateur sur l'image que se font les Français des «riches» ; 78 % des répondants estiment que le fait d'être riche est mal, voire très mal, perçu en France. Cette discussion intervient évidemment dans le contexte où le gouvernement de François Hollande cherche à renflouer les finances publiques en imposant à 75 % les revenus supérieurs à un million d'euros.

Autrement dit, on n'aime pas les riches, mais on est content d'en avoir sous la main lorsqu'il est temps de regarnir la caisse.

Barack Obama a lui aussi besoin de gonfler ses entrées fiscales, et il a dans sa ligne de mire les contribuables qui gagnent plus d'un quart de million de dollars par année. À supposer que les Républicains acceptent son plan - ce qui est loin d'être acquis - , les réductions d'impôt accordées par le président Bush il y a quelques années ne seront pas reconduites pour ces gens à revenus plus élevés. Le taux d'imposition pour cette tranche de revenus supérieurs à 250 000 $ passerait alors à 39,6 %.

Le Québec n'est pas en reste. Et comme nous sommes encore un peu Français, notre rapport avec les riches est tout aussi tourmenté. On s'en méfie, mais ils sont utiles quand vient le moment d'aller chercher plus de revenus. C'est le plan déclaré du nouveau gouvernement Marois, et on en saura les détails le 20 novembre, le jour du budget. Mais déjà, il est question que la barre des «riches» se situe à 100 000 $, puisque c'est à ce niveau de revenus qu'interviendrait le nouveau palier d'imposition (tout juste inférieur à 50 %).

On a les riches qu'on peut, je présume. Mais ils ne sont pas tous pareils, même quand leur salaire est identique. C'est là un point sur lequel il convient de s'arrêter un instant... au cas où les législateurs en prendraient note.

Un haut salarié de la fonction publique qui gagne 100 000 $ par année profite de conditions qui allongent son bonheur. Son salaire est garanti, son régime de retraite aussi, et les différents avantages sociaux liés au poste ne sont pas négligeables. Il ne les a pas volés, remarquez bien, mais ces bénéfices ont une valeur qu'on oublie souvent.

Par comparaison, un travailleur autonome qui est un jour béni par la chance au point d'aligner quelques contrats payants fera peut-être lui aussi, cette année-là, 100 000 $, mais les charges qu'il encourt vont largement entamer ses revenus. Il peut faire valoir toutes sortes de dépenses pour alléger sa facture d'impôt, c'est vrai, mais il doit se constituer seul son régime de retraite, prendre des vacances à ses frais, payer de sa poche les visites chez le dentiste ou assumer des dépenses diverses que d'autres peuvent refiler à leur employeur. Les déductions qu'il en retirera ne servent que de prix de consolation. Le fisc ne le ratera pas : il est devenu, ne serait-ce que temporairement, un «riche».

La question n'est pas de savoir qui est plus méritant. Une société fonctionnelle repose sur les contributions les plus diverses. Mais si on doit aller ponctionner davantage le revenu des gens qui font plus d'argent, il serait approprié de considérer le contexte dans lequel ces revenus ont été obtenus. On pourrait alors moduler les charges fiscales sans prendre comme critère unique un seuil donné, 100 000 $ ou autre. Ce ne serait que justice... même pour ces fichus riches.

Les États-Unis, prochains rois du pétrole

Les Américains sont les plus gros consommateurs de pétrole sur la planète. Ils sont aussi à la veille d'en redevenir les plus importants producteurs.

L'Agence internationale de l'énergie (AIE) en est maintenant convaincue, au point d'en avoir fait l'annonce, le 12 octobre : d'ici 2020 (à peine huit ans), les États-Unis auront détrôné l'Arabie saoudite en matière de production et redeviendront le numéro un mondial.

Fascinant ! De quoi clouer le bec aux tenants de la théorie du pic pétrolier et du déclin inéluctable du pétrole. La mise en valeur de nouveaux gisements non conventionnels s'accélère aux États-Unis, à des coûts qui en rendent l'exploitation rentable.

J'ai récemment évoqué le phénomène dans le cadre de mon blogue sur LesAffaires.com, ce qui m'a valu toutes sortes de réactions, quelques-unes du type «vous ne comprenez rien». Désolé, mais c'est aux gens de l'AIE qu'il faudra dorénavant répliquer.

On peut aimer le pétrole ou non, mais s'il faut passer tôt ou tard à une autre source d'énergie, c'est parce qu'on l'aura décidé. Pas parce qu'il en manquera.

DE MON BLOGUE

Gouvernance

Qui voyez-vous à la mairie de Montréal ?

Mais qui voudrait bien descendre dans cette fosse aux lions qu'est la mairie de Montréal ? Normand Legault ? Gaétan Frigon ? Ou d'anciens politiciens comme André Boisclair ou Liza Frulla ? Leurs noms ont souvent circulé, mais rien n'est plus facile que de faire circuler une rumeur [...] Pourquoi ne pas y aller de vos suggestions ?

Vos réactions

«Si la mairie de Montréal a une certaine importance aux yeux de ses habitants, pour le reste du Québec, c'est en soi un poste politique sans grande importance [...] Je suggère la mise en tutelle de la Ville avant de nommer un nouveau maire. En effet, la corruption semble endémique dans une partie importante de la machine administrative, et il serait bon d'éclaircir les choses avant de proposer le poste à un nouveau maire.»

- ww

«Alain Simard ou Normand Legault. Les deux ont travaillé avec la Ville, ont des relations à l'international et sont respectés par les allos et les anglos. Frigon, ce n'est pas bête non plus.»

- xylophone

rene.vezina@tc.tc

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

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