" Nos étudiants en gestion ne savent ni lire ni écrire "

Publié le 05/09/2009 à 00:00

" Nos étudiants en gestion ne savent ni lire ni écrire "

Publié le 05/09/2009 à 00:00

Qu'avez-vous à reprocher aux étudiants en gestion ?

Ils ne savent ni lire ni écrire. C'est grave au point que c'est devenu un problème de société. Il n'est pas rare que je retourne un mémoire de maîtrise à un étudiant parce qu'il contient trop de fautes. C'est inquiétant de penser que ces gens-là vont passer leur vie à rédiger des rapports. Dans le cours de marketing de base, nous avons des étudiants de la Faculté de communication. La moyenne de ces derniers à l'examen à choix multiple [où il s'agit de cocher la réponse] est de 85 %, comparativement à 65 % pour les étudiants en gestion, qui ne maîtrisent même pas assez la langue pour faire les nuances entre les choix de réponses offerts.

Pourquoi cette situation vous inquiète-t-elle ?

Des leaders qui ne sont pas capables de s'exprimer, ça manque de crédibilité. Je donne une formation à l'Université Paris-Dauphine; ce n'est pas comparable à quel point les étudiants français maîtrisent mieux l'écriture que ceux du Québec. J'ai aussi enseigné à Varsovie, en Pologne. Quand j'allais à l'opéra, il y avait beaucoup d'enfants, ce qu'on ne voit pas ici. Et quand les Européens arrivent à l'université, ça paraît qu'ils ont une culture plus riche. Ce n'est pas parce qu'il y a beaucoup de spectateurs aux FrancoFolies que les Québécois ont une grande culture générale. Avec la mondialisation prochaine des ressources humaines, je me demande si nos étudiants en gestion seront capables de tirer leur épingle du jeu.

Quelle est la solution, selon vous ?

Il faut revaloriser l'enseignement de la culture générale. Nous avons évacué de la formation des gestionnaires tout ce qui n'aide pas à compter : philosophie, langues, histoire, géographie, etc. Et ça se voit. Dans les écoles de gestion en Europe, les étudiants doivent obligatoirement apprendre trois langues. Ici, quand on parle d'introduire l'anglais, ça fait un scandale. En Europe, presque tous les étudiants passent au moins une session dans un autre pays. Ici, il n'y a pas moyen de les faire sortir. Dans les autres provinces, le cours de gestion dure quatre ans, et la première année porte sur la culture générale. En matière de comptabilité, nos étudiants se classent très bien, mais dans un contexte mondialisé, il leur faudra plus de compétences que ça.

( CV )

Nom: Pierre Filiatrault

Âge: 70 ans

Fonction: Professeur titulaire au Département de marketing

Institution : École des sciences de la gestion de l'Université du Québec à Montréal (ESG UQAM)

M. Filiatrault a été doyen de l'ESG UQAM pendant cinq ans. Il enseigne occasionnellement en France et en Pologne.

dominique.froment@transcontinental.ca

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