Apple et Android: les opérateurs n'ont pas dit leur dernier mot

Publié le 01/12/2011 à 13:15, mis à jour le 01/12/2011 à 13:35

Apple et Android: les opérateurs n'ont pas dit leur dernier mot

Publié le 01/12/2011 à 13:15, mis à jour le 01/12/2011 à 13:35

[Photo : Bloomberg]

BLOGUE. L'arrivée d'Apple sur le marché des téléphones cellulaires, en 2007, a bouleversé le rapport de force entre manufacturiers et opérateurs. Mais ces derniers n'ont pas dit leur dernier mot, et il y a au moins une entreprise installée à Montréal qui milite très fort en leur faveur.

Cette entreprise, c'est Synchronica, dont les bureaux montréalais sont situés dans la gare Windsor. Ce bureau existe depuis 2002, quand l'entreprise finlandaise Oz Communications s'y est établie. Oz a été achetée par Nokia en 2008 et cette division de Nokia est passée chez Synchronica, de Londres, cet été.

Synchronica crée des logiciels de messagerie pour téléphones mobiles. Typiquement, elle s'est surtout concentrée à offrir sur des téléphones « non intelligents » des fonctions normalement réservées aux téléphones intelligents, notamment le courriel et les réseaux sociaux.

Elle a par exemple trouvé une façon d'intégrer Facebook sur les téléphones Nokia « de base », ce qui les a rendus ultrapopulaires dans les pays moins fortunés.

« Nokia a vendu beaucoup plus de téléphones parce qu'il y avait Facebook, explique Paul Boucher, vice-président au développement de logiciel, Amérique du Nord et Bombai pour Synchronica. Il y avait des files d'attente aux Philippines pour acheter les nouveaux modèles. Nokia était très fière de ça, parce que ça faisait comme pour l'iPhone. »

On pourrait penser que l'avenir des téléphones « non intelligents » est sombre, mais M. Boucher assure qu'il y a encore une forte demande, principalement dans les pays où les téléphones intelligents comme l'iPhone, les Android ou les Blackberry sont trop chers. Tellement, en fait, que les spécifications techniques de ces appareils ne vont pas en augmentant, mais en diminuant!

« La quantité de mémoire et la puissance diminuent, afin de faire baisser le prix et d'être en mesure de rejoindre des couches de moins en moins riches de la société », observe M. Boucher.

Le pouvoir des opérateurs

Cela n'empêche pas Synchronica d'évoluer aussi dans le secteur des téléphones intelligents, un marché bien différent.

Avant Apple, les opérateurs (Rogers, Bell, Verizon, AT&T, etc.) étaient rois et maîtres dans le marché. Ils avaient pouvoir de vie ou de mort sur les appareils, et par conséquent les manufacturiers. Ils s'en servaient pour imposer leurs diktats, avec pour résultat qu'un appareil vendu par Rogers arrivait souvent avec une multitude de gadgets associés à Rogers préinstallés.

Apple a refusé de céder à ces diktats et a renversé la vapeur. L'iPhone est vendu « tel quel » et les opérateurs, confrontés à l'immense demande du public, n'ont pas le choix de faire avec.

Mais ça ne leur plait pas, note M. Boucher. « Apple a changé l'écosystème. Les opérateurs n'aiment généralement pas travailler avec eux à cause de ça, même si ça s'est amélioré récemment. »

Synchronica espère secrètement que les opérateurs, qui sont ses clients, regagnent le contrôle et soit en mesure d'imposer la réinstallation de ses logiciels sur des appareils. Ça se fait déjà, sur des téléphones Android. Au Québec, les appareils Android vendus par Vidéotron, par exemple, ont un logiciel de courriel créé par l'entreprise.

Android étant une plateforme ouverte, les opérateurs ont tout le loisir de la manipuler à leur guise, sans même avoir à négocier avec Google. Ils adorent.

« Les opérateurs aiment beaucoup Android à cause de cela. C'est pour cela qu'Android fait l'objet de beaucoup de marketing de leur part, parce qu'ils arrivent mieux à le contrôler. »

On pensait qu'Apple avait gagné cette guerre avec les opérateurs. Apparemment, ce n'était que la première bataille.

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