Wi-Fi : le projet ambitieux de Denis Coderre

Publié le 08/06/2013 à 00:00

Wi-Fi : le projet ambitieux de Denis Coderre

Publié le 08/06/2013 à 00:00

Par S.R.

Montréal sera-t-elle connectée au Wi-Fi à la grandeur de son territoire ? C'est l'un des grands thèmes de la plateforme de Denis Coderre, candidat à la mairie. Un chantier complexe, préviennent les experts.

La technologie Wi-Fi a l'avantage d'être moins coûteuse que la technologie cellulaire traditionnelle, mais elle n'avait pas été conçue, au départ, pour offrir une couverture sur l'ensemble d'un territoire de la taille de l'île de Montréal, prévient Brunilde Sansò, professeure à l'École Polytechnique de Montréal, qui ne peut pas dire si un tel réseau est viable sans étude de trafic et de propagation.

L'infrastructure devra être élaborée en tenant compte des obstacles sur le terrain, comme les immeubles au centre-ville, explique la spécialiste des télécommunications. «Il y a aussi des risques d'interférence qui peuvent dégrader la transmission», ajoute-t-elle.

Dès la conception du projet, la Ville devra anticiper la croissance de l'utilisation du réseau et le type d'applications susceptibles de s'y retrouver, sinon elle pourrait avoir de mauvaises surprises. «Le comportement du réseau Wi-Fi n'est pas linéaire, c'est-à-dire que, au-delà d'un certain nombre d'usagers, il ne suffit pas de doubler le débit du réseau pour assurer une qualité de service semblable au double des utilisateurs, illustre Mme Sansò. Si le réseau est saturé, il cessera de bien fonctionner. Le remettre à jour sera une tâche plus complexe qu'il ne paraît.»

Martine Hébert, vice-présidente pour le Québec de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), pense qu'un tel projet est «superflu» et qu'il profitera davantage aux touristes qu'aux citoyens. «Rien n'est gratuit, rappelle-t-elle. En fin de compte, ce seront les propriétaires d'immeuble résidentiel et commercial qui paieront.»

En 2008, la Ville de Philadelphie a été contrainte d'abandonner son projet d'offrir le Wi-Fi gratuitement à tous ses citoyens. Les dépassements de coûts ont eu raison du partenariat public-privé avec EarthLink.

André Boisvert, directeur général d'Île sans fil, une entreprise sans but lucratif qui installe le Wi-Fi dans les bâtiments publics et commerciaux montréalais, pense qu'un Wi-Fi public et gratuit pour tous est irréaliste. Un tel projet s'opposerait à la culture des Montréalais et heurterait les lobbys des sociétés de télécommunications, selon lui. Il pense cependant que la Ville pourrait développer un large réseau Wi-Fi en déployant des antennes sur ses 300 bâtiments. Elle pourrait ainsi créer son propre réseau interne. La Ville réduirait ainsi sa facture d'Internet en diminuant sa consommation sur le réseau à fibres optiques. «Elle pourrait rentabiliser ce projet en trois ans», commente-t-il.

Denis Coderre a décliné notre demande d'entrevue. Il réserve les détails du projet pour son discours au Webcom Montréal, le 19 juin prochain.

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