Voyager à bas prix, même si c'est à bord d'Air Sardine

Publié le 24/07/2010 à 00:00

Voyager à bas prix, même si c'est à bord d'Air Sardine

Publié le 24/07/2010 à 00:00

C'est la grande fête de l'aéronautique cette année à Farnborough, en banlieue de Londres, et on recommence à y brasser de grosses affaires grâce à la reprise graduelle de l'économie. Les commandes d'appareils et d'équipement se multiplient. On aimerait que Bombardier participe encore davantage aux festivités, mais dans l'ensemble, l'industrie québécoise reçoit sa part de contrats.

Pourtant, ce ne sont pas de petits contrats : on nage dans les milliards de dollars. En début de semaine, Boeing et Airbus ont annoncé à elles deux des commandes de 23 milliards de dollars, et ce n'est pas fini.

À première vue, c'est étonnant. L'Organisation du transport aérien international (IATA) prévoit que l'industrie des transporteurs renouera avec les profits en 2010, mais cette renaissance fait suite à quelques années de vaches maigres pendant lesquelles plusieurs n'ont pas survécu.

La révolution des airs

Comment expliquer l'effervescence de Farnborough et tous les projets des constructeurs, actuels et futurs, vu la multiplication de nouvelles firmes en Chine, en Inde, en Russie et ailleurs ? Qu'est-ce qui fait vivre tout ce beau monde ?

La révolution dans le monde du transport aérien, tout simplement.

On n'en a pas vraiment conscience au Canada, où les transporteurs ne sont pas nombreux, mais il suffit de voir l'impact qu'a eu l'arrivée de Porter Airlines... Imaginez des dizaines de Porter, encore moins chers, qui viennent bousculer l'ordre établi. Conséquences : jamais le ciel n'a été si abordable, jamais les aéroports n'ont été si bondés et jamais on n'a été traité si frugalement en vol. On paie pour tout à bord de ces avions Dollarama. Mais le prix du billet est minimal. On peut voyager de la Croatie vers la France pour l'équivalent de 65 $. C'est ce que coûte un aller simple en autobus entre Montréal et Rivière-du-Loup.

Vous avez peut-être entendu parler de Ryanair ou d'easyJet, maintenant bien implantées et qui dominent le marché de ces transporteurs européens à bas prix. Mais germanwings ? Wizzair, BMI Baby ou Flybe ? D'après Wikitravel, on en compte 62 en Europe seulement. C'est sans parler du marché asiatique, en effervescence lui aussi. Par exemple, on trouve Spring Airlines (Chine), SpiceJet (Inde) ou Nok Air (Thaïlande). En Afrique, le phénomène progresse aussi. Tous ces transporteurs nouveau genre achètent des avions, pas toujours neufs bien sûr, mais ceux qui vendent finissent par en racheter d'autres.

Comme on est serré dans ces vols à rabais, sans beaucoup d'agrément... Que voulez-vous, le confort, ça se paie. Elle est bien finie l'époque des Wardair. Les nostalgiques se rappelleront ce transporteur canadien qui servait de bons repas dans de la vaisselle en porcelaine, en classe économique s'il-vous-plaît. Et les billets étaient abordables, dans leur genre. Aujourd'hui, pour avoir droit à autant d'égards, il faut au moins se payer un passage en classe affaires. Et encore.

D'une façon ou d'une autre, cette concurrence accrue a du bon : les transporteurs établis doivent rivaliser de créativité pour offrir des produits attrayants, des billets " supertouristes " et autres formules intermédiaires. L'idée est de répondre à une demande de plus en plus éclatée. La masse, elle, se contente des Air Sardine de ce monde. Mais cette génération voyage comme aucune autre avant elle. Et les voyages font plus que former la jeunesse : ils adoucissent et rapprochent les mentalités. C'est le bon côté de la mondialisation.

Notes de voyage

Je viens de passer deux semaines en Croatie, sur le bord de la mer Adriatique. C'est un vieux pays, mais jeune en même temps. Il n'a même pas 20 ans, mais dans la ville de Split, on circule dans les ruines du palais de l'empereur romain Dioclétien (IIIe siècle).

L'histoire récente n'a pas été facile : les traces de la guerre (années 1990) avec la Serbie sont encore visibles. Les Croates sont cependant des gens déterminés. La vie a repris son cours. Le pays connaît une vague de popularité et les touristes affluent sur ses plages de galets. Cette injection de devises fortes profite à la Croatie, qui espère joindre l'Union européenne - et l'euro - d'ici deux ans.

Tous ses habitants ne sont pas riches, loin de là. Mais dans les villes côtières, en deux semaines, je n'ai pas vu un seul mendiant. Pas une fois. Tandis qu'à Montréal...

De mon blogue

www.lesaffaires.com/rene-vezina

Des touristes nombreux malgré un huard fort

Si on offre un produit de qualité, les touristes viendront. Et l'industrie touristique d'ici a amélioré son offre après avoir ronronné pendant des années [...] Il va quand même falloir être vigilants et imaginatifs, mais il se pourrait bien que le déclin annoncé ne soit rien d'autre qu'une rumeur... (suite sur le blogue)

Vos réactions

" Pour de multiples raisons, les voyageurs (les vrais, et non ceux qui s'étendent sur la plage durant une semaine grâce à la vente de sièges de dernière minute), cherchent des endroits où il y a plusieurs lieux à visiter (que se soit le Parc Safari ou les musées). Les prix au Québec sont trop élevés lorsqu'on les compare avec ceux du marché européen. "

- YBertrand

" Je pense que les étrangers sont moins radins que nous lorsqu'ils visitent le Québec. Lorsqu'on voyage ici, la population se plaint des prix et de la qualité de l'offre. Par contre, on n'hésite pas à payer le gros prix pour des articles et des offres comparables à l'étranger [...] Pour ma part, j'ai toujours trouvé qu'ici, on savait recevoir les gens et ça, ça n'a pas de prix. "

- S.B.

rene.vezina@transcontinental.ca

À la une

Des bombes artisanales sous de la machinerie sur le site de Northvolt

Il y a 6 minutes | La Presse Canadienne

Ce n’est pas la première fois que des actes de sabotage sont commis sur le site de la future usine de batteries.

Boum de la construction à Roberval, selon le maire

Mis à jour il y a 11 minutes | Trium Médias

La valeur des mises en chantier de type bâtiment principale sur le territoire de Roberval a passé de 6,4M$ à 21M$.

Les ventes résidentielles en hausse de 25% en avril dans le Grand Montréal

Pour le mois d'avril, il s'agit du troisième mois consécutif où une forte hausse est observée.