«Une relève doit se réapproprier l'entreprise» - Blaise Renaud, pdg de Librairie Renaud-Bray

Publié le 19/05/2012 à 00:00, mis à jour le 22/05/2012 à 09:30

«Une relève doit se réapproprier l'entreprise» - Blaise Renaud, pdg de Librairie Renaud-Bray

Publié le 19/05/2012 à 00:00, mis à jour le 22/05/2012 à 09:30

Il a introduit la vente par Internet en 2009 dans l'entreprise cofondée par son père, Pierre Renaud, en 1965. Blaise Renaud, 27 ans, président-directeur général de Librairie Renaud-Bray et président d'honneur du concours des Médaillés de la relève, n'hésite pas à prendre des risques et à nommer d'autres jeunes à des postes de responsabilité.

LES AFFAIRES - Quel est, selon vous, le principal défi de la relève aujourd'hui ?

BLAISE RENAUD - Il faut qu'une certaine génération commence à s'en aller. Aujourd'hui, il n'y a pas de place pour la relève, ni dans les conseils d'administration, ni dans les entreprises. Or, il faut des gens dans la fin vingtaine, début trentaine. Il faut leur donner leur chance à des postes de direction. Moi, j'ai nommé une femme de 32 ans directrice des opérations. Je lui permets de se former. C'est aussi une façon de garder les employés, car ces jeunes personnes à qui on donne des responsabilités restent plus longtemps dans l'entreprise, ils la connaissent mieux. Selon les mentalités, il faut laisser mûrir les jeunes de la vingtaine, les mettre sur une tablette pendant encore 10 ans avant de leur donner des responsabilités. Quelqu'un de 45 ans est certes plus expérimenté, mais aussi plus forgé et moins ouvert aux changements.

L.A. - Il y a un peu plus d'un an, vous avez pris officiellement les rênes de l'entreprise comme président-directeur général de Librairie Renaud-Bray, alors que votre père, Pierre, conserve le titre de président de Gestion Renaud-Bray, qui détient 100 % de l'entreprise. Comment votre entourage professionnel réagit face à votre jeune âge ?

B.R - Le milieu culturel est moins conservateur que d'autres. Ce sont les avocats, comptables et partenaires financiers qui avaient des appréhensions à cause de mon âge. Encore aujourd'hui, j'entends des choses du style : «Tu repasseras dans 10 ans !» Déjà en 2009, quand j'ai ouvert l'entrepôt pour faire de la vente sur le Web, beaucoup de gens étaient contre et disaient partout que j'allais me planter. Au final, en deux ans et demi, on a quintuplé les ventes par Internet ! J'étais déjà là pour faire évoluer les choses, pour prendre des décisions qui bousculent. Une relève doit se réapproprier l'entreprise ; il ne faut pas juste vouloir un successeur.

L.A. - Comment s'est passée la transition entre vous, votre père et son associé, Jacques Floirat?

B.R. - Je me suis imposé. Très jeune, je me suis impliqué dans l'entreprise et j'ai développé un regard critique. J'ai d'abord eu des emplois d'été, puis occupé des fonctions dans la vente, dont comme directeur commercial pendant longtemps. J'ai découvert que j'avais envie de diriger la société. Il y a eu des moments difficiles, des périodes de remise en question, parce que ça n'allait pas toujours aussi vite que je l'aurais voulu. Il y a aussi eu des passages à vide, car j'ai un tempérament fort et je n'étais pas toujours d'accord avec les décisions qui étaient prises. Moi, j'avais déjà une idée précise de ce que je voulais faire, mais cela ne cadrait pas toujours avec la volonté des dirigeants en place. C'était difficile à accepter.

Le Groupe Renaud-Bray en chiffres

1965

Année de fondation

26

Nombre de succursales

1000

Nombre d'employés

120 M$

Chiffre d'affaires

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