La croissance de la productivité au travail a reculé de deux points de pourcentage au Québec durant la décennie 2000-2010 par rapport à la fin des années 1990, selon Statistique Canada.

L'agence fédérale soutient que la hausse de la productivité au travail au Québec s'est chiffrée à 0,8 % entre 2000 et 2010, elle qui était de 2,8 % entre 1997 et 2000.

Bien que cette performance puisse paraître décevante, la hausse de productivité au travail du Québec est meilleure que la hausse moyenne canadienne et que la hausse de l'Ontario, qui montrent des reculs respectifs de 2,3 et de 3,4 points de pourcentage durant la période. En fait, c'est l'Ontario qui enregistre la pire performance de toutes les provinces canadiennes à ce chapitre.

Statistique Canada ajoute qu'entre 1997 et 2000, la hausse moyenne de la productivité au travail était de 3,1 % par province, par rapport à 0,8 % pour la période allant de 2000 à 2010. Pour l'Ontario, les chiffres sont passés de 3,9 % à 0,5 %.

Presque toutes les industries sont touchées au Québec

Le document soutient que le secteur de la fabrication est le principal responsable du déclin de la croissance de la productivité au travail au Québec entre 2000 et 2010, comptant pour 65 % du recul, comparativement à 50 % pour l'Ontario. Les autres secteurs ayant contribué au ralentissement sont ceux de la finance, des assurances et des services immobiliers, des services professionnels et des services aux entreprises.

Seules exceptions, les secteurs de l'industrie de l'information, de l'industrie culturelle et du transport ont vu leur productivité s'accélérer de 2000 à 2010, précise le rapport.

La hausse du dollar canadien pointée du doigt

Statistique Canada explique le ralentissement de la croissance de la productivité au travail observé dans le centre du Canada (au Québec et en Ontario) par divers facteurs, notamment l'appréciation du dollar canadien et la récession qui a sévi aux États-Unis au début des années 2000, de même que par l'intensification de la concurrence mondiale.

«Ces changements ont beaucoup réduit les exportations du Canada vers le marché américain et ont entraîné la création d'une capacité excédentaire dans les usines canadiennes», souligne le document.

Toutes les provinces canadiennes ont vu la croissance de la productivité au travail ralentir entre 2000 et 2010 par rapport à la période de 1997 à 2010. Celles qui ont le moins souffert sont l'Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick, avec des reculs respectifs de 0,6 et 0,8 point de pourcentage.