Travailler mieux ensemble

Publié le 04/09/2010 à 00:00

Travailler mieux ensemble

Publié le 04/09/2010 à 00:00

Par Alain Duhamel

L'Association des manufacturiers d'équipements de transport et de véhicules spéciaux (AMETVS) se définit comme la grappe des véhicules de transport en commun, des camions, des véhicules spéciaux, des véhicules récréatifs, de l'automobile et des véhicules de la défense et de la sécurité.

L'organisme compte quelque 350 membres et chapeaute une industrie morcelée en centaines de petites entreprises qui côtoient quelques dizaines d'entreprises de taille moyenne (100 employés et plus) et un petit nombre de grands donneurs d'ordres. Entrevue avec son directeur général, Denis Robillard.

L.A. - L'Association a fait état d'une croissance de la taille des entreprises dans l'industrie. S'agit-il d'une tendance soutenue ?

D.R. - Les industriels se rendent compte qu'ils doivent grossir. Pour ce faire, ils doivent explorer toutes les collaborations possibles. Pour la commande du métro de Montréal, il est certain qu'un grand donneur d'ordres comme Bombardier voudra faire des affaires avec des intégrateurs et de plus grands groupes de fournisseurs. Notre but est d'amener les entreprises à travailler ensemble. Plus les groupes de fournisseurs seront gros, plus nous pourrons nous distancer de pays comme la Chine, et moins nous serons de simples fournisseurs de commodités. Il faut atteindre une certaine taille pour disposer d'une offre de service plus large, en design et en conception par exemple. Le cheminement se fait, mais on sent de la réticence de l'industrie.

L.A. - Cette idée est-elle mûre ?

D.R. - Oui. Réunir une demi-douzaine d'entreprises en consortium pour concevoir un autobus électrique représente déjà une avancée intéressante. J'espère que ce projet en fera réfléchir plusieurs. Des collaborations en développement de produits seraient de bons pas.

L.A. - La commande du métro de Montréal et le projet d'un autobus électrique seront-ils mobilisateurs ?

D.R. - Nos entreprises sont surtout des fournisseurs de deuxième et de troisième rangs. Un projet comme le métro de Montréal favorisera l'implantation de fournisseurs intégrateurs; nous aurons alors une chaîne d'approvisionnement complète qui sera en mesure de prendre d'autres commandes.

L.A. - Ainsi, la commande du métro n'intéresse pas que l'économie de La Pocatière, mais est essentielle à la croissance du secteur...

D.R. - Absolument. Les retards sont malheureux. Plus vite le contrat sera adjugé, plus rapidement nous aurons des emplois. Cette commande est d'une importance capitale. Il s'agit d'un contrat de plus de 1 milliard de dollars avec au moins 60 % de contenu canadien, mais nous espérons qu'il sera surtout québécois.

L.A. - L'industrie s'est-elle remise de la fermeture de GM en 2002 ?

D.R. - Nous nous sommes adaptés mais dans le secteur automobile, nous n'avons pas beaucoup progressé. Cette fermeture ne nous pas aidés à créer de nouvelles entreprises. On doit s'attendre à ce qu'il y ait de moins en moins de joueurs dans ce secteur. Il serait utopique en effet de penser que nous allons attirer au Québec un autre assembleur de véhicules. Même dans la voiture électrique, l'industrie québécoise se dirige plutôt vers la motorisation et les piles que vers le montage d'automobiles. Notre progression s'est faite surtout dans le secteur des véhicules spéciaux.

dossiers@transcontinental.ca

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