La créativité et l'efficacité des employés sont étroitement liées à un plus grand contact avec la nature. De nombreuses recherches indiquent l'importance de recharger ses batteries en effectuant une promenade dans un parc à l'heure du lunch, par exemple.

Si on a peu de temps, les spécialistes recommandent d'avoir au moins accès à une fenêtre. Une étude récente démontre que les agents d'un centre d'appels travaillent plus assidûment s'ils peuvent apercevoir un coin de verdure à partir de leur bureau.

«Aujourd'hui, on comprend l'importance pour les employés d'avoir une plus grande communication avec la nature. S'ils peuvent ouvrir les fenêtres, voir ou sentir la lumière du jour, cela augmente leur bien-être et a un impact direct sur la baisse d'absentéisme et l'augmentation de la productivité», dit Ronald Gagnon, technologue en mécanique du bâtiment et président de Concept-R, une firme de génie-conseil spécialisée en efficacité énergétique.

Les exemples abondent. Une analyse de l'Université d'Oregon montre que le personnel travaillant à proximité d'une fenêtre prendra beaucoup moins de journées de maladie. Des étudiants réussiront moins bien leurs examens dans une classe dépourvue d'ouvertures sur l'extérieur.

Une tour de 15 étages entièrement vitrée pour Desjardins

Les architectes des futurs édifices de bureaux tiennent dorénavant compte de ce facteur dans la conception de leurs plans. C'est le cas entre autres de l'institution financière Desjardins, dont les 1 600 salariés de Lévis déménageront, en août, dans une tour de 15 étages entièrement vitrée, au coeur de la Cité Desjardins de la coopération.

«Le bâtiment, actuellement en construction, est conçu pour maximiser la luminosité. Nous avons disposé les bureaux de manière à ce que tous les employés et les gestionnaires aient accès à une fenêtre avec une vue sur le fleuve ou les montagnes», explique Hubert Lauzon, directeur des Solutions immobilières et relation avec la clientèle chez Desjardins.

De plus, à Montréal, Desjardins loue sur la rue Duke un immeuble possédant des fenêtres de tous les côtés et muni d'un éclairage intelligent qui accroît l'efficacité énergétique.

«Dorénavant, on construit les édifices en tenant compte des normes environnementale, économique et sociale. On assiste à une véritable intersection entre ces trois pôles», ajoute pour sa part M. Gagnon.

Ce phénomène s'explique par un retour du balancier, selon le président de Concept-R. «En ce moment, on est en train de se débarrasser des bâtiments malades construits à la fin des années 1970 et au début des années 1980. En raison de la crise énergétique, on a bâti des immeubles en béton avec une faible ventilation et très peu de fenêtres. Les gens y sont souvent malades.»

Dans le domaine du commerce et du détail, les constructeurs ont entrepris de suivre cette tendance à plus de clarté. Les nouveaux bâtiments de Walmart et Costco sont dorénavant construits avec des puits de lumière.

«Dans les magasins où l'on trouve une lumière naturelle, il est prouvé que les gens magasinent plus longtemps et que la facture de leurs transactions est plus élevée d'environ cinq à six pour cent», soutient le technologue en mécanique du bâtiment.

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