Si j'avais les ailes d'un ange, je partirais pour... Matane !

Publié le 16/06/2012 à 00:00, mis à jour le 14/06/2012 à 09:39

Si j'avais les ailes d'un ange, je partirais pour... Matane !

Publié le 16/06/2012 à 00:00, mis à jour le 14/06/2012 à 09:39

It's the economy, stupid!

Montréal a longtemps nourri sa croissance démographique à même les régions. Plus maintenant. En fait, ce sont désormais elles qui ont le vent dans les voiles, et pour une raison bien simple : les perspectives d'y trouver un emploi convenable ont rarement été aussi bonnes.

C'est ce qu'il faut comprendre de la plus récente édition du Panorama des régions du Québec, produit par l'Institut de la statistique du Québec (ISQ). Un document éclairant quant à notre profil démographique qui fait tant parler ces années-ci. «Le Québec vieillit, les régions se vident, le baby-boom offre un répit...» Qu'en est-il vraiment ?

Oui, collectivement, nous n'avons jamais été aussi âgés. Plus de 16 % de la population québécoise a aujourd'hui 65 ans et plus. L'indice de fécondité a légèrement remonté, d'une moyenne de 1,5 enfant, en 2001, à 1,69 en 2011. Actuellement, les naissances sont encore plus nombreuses que les décès pour l'essentiel des régions du Québec. Tant mieux.

Mais à terme, ce ne sera pas suffisant. Même si les gens vivent plus longtemps qu'avant, nous n'avons gagné qu'un sursis. De là l'enjeu des migrations. Et c'est ici que l'analyse de l'ISQ n'est rien de moins que stupéfiante.

En clair, lorsqu'il est question de migrations interrégionales, nous assistons ces années-ci à un renversement total de la tendance antérieure, quand Montréal aspirait des citoyens de l'ensemble du Québec. C'est maintenant la métropole qui saigne.

«Bien que Montréal soit surtout perdante par rapport à ses voisines des couronnes nord et sud, les échanges de 2010-2011 ont aussi été déficitaires avec chacune des autres régions, une première en 10 ans», écrit Martine St-Amour, de l'ISQ. Autre élément préoccupant pour l'administration montréalaise, ce sont d'abord les jeunes familles et les couples en âge d'avoir des enfants qui déménagent. Comme si la ville se desséchait tranquillement.

Le Centre-du-Québec, la grande gagnante

Où vont-ils ? Un peu partout. Et compte tenu de la vigueur de son économie, vous ne serez peut-être pas surpris d'apprendre que c'est la région du Centre-du-Québec qui sort grande gagnante, relativement parlant, de ces transferts de population. On peut y trouver du travail et améliorer son sort.

Elle n'est pas seule : autant la Capitale-Nationale que l'Outaouais, la Mauricie et toutes les autres régions affichent un bilan migratoire positif. Même une éternelle perdante comme la région Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine vient d'inverser le flux en sa faveur pour une deuxième année consécutive. Le vent est véritablement en train de tourner.

C'est d'ailleurs là un autre remarquable phénomène. Les 15 à 24 ans ne quittent plus en masse les régions dites «ressources». À l'époque, on disait à la blague - mais en était-ce vraiment une ? - que partait tous les jours, du Saguenay-Lac-Saint-Jean, un autobus rempli de jeunes à destination de Québec ou de Montréal.

C'est vrai que les Bleuets sont nombreux dans la grande ville. Mais les chiffres montrent qu'il arrive dorénavant au Royaume autant d'autobus qu'il n'en part. C'est encore plus vrai du côté de l'Abitibi-Témiscamingue et de la Côte-Nord. Des gains encore «précaires», souligne Mme St-Amour, mais qui «marquent une rupture dans la dynamique migratoire des dernières années.»

Des progrès fragiles et relatifs

Et Montréal ? La ville s'en tire quand même bien grâce à l'immigration internationale, dont elle récolte toujours la part du lion. Une chance, puisqu'elle compense, et même davantage, la lente saignée vers les régions. Toutefois, celles-ci reçoivent dorénavant un nombre grandissant d'immigrants, et le mouvement est de plus en plus affirmé.

Idéalement, pour son bien, c'est tout le Québec qui devrait se fortifier. Que les régions se renforcent, c'est bien, mais que Montréal en paie le prix, ce l'est moins. On ne remplace pas aisément la locomotive qui tire le reste du convoi. Au moins, le Québec ne se dirige plus vers la fracture douloureuse que certains prédisaient le siècle dernier, alors qu'on évoquait une société «cassée en deux». Les tensions existent toujours, les progrès des régions demeurent fragiles et relatifs, mais la brèche ne s'élargit plus. Mieux, on est en train de la colmater. C'est déjà ça de pris.

DE MON BLOGUE

Marché immobilier

Des nuages planent sur la construction

Même s'il s'est créé en mai près de 15 000 emplois au Québec, selon Statistique Canada, le secteur de la construction, lui, perd des plumes : il employait 7 500 personnes de moins en mai qu'en avril [...] Tous les signaux indiquent un ralentissement de la construction d'ici à ce que de gros projets se mettent en branle.

Vos réactions

«Grosso modo, en plus des problèmes que vous avez soulevés, beaucoup de gens ont acquis un bien immobilier hors de leurs moyens au cours des dernières années, et ce, sous le regard complaisant de nos autorités. De l'offre immobilière, il y en aura en très grand nombre et en permanence d'ici quelques années.»

- Réaliste1

«Tant que les taux sont bas, les gens se pensent riches. Entre chums de construction, on n'a jamais été aussi occupés qu'en ce moment. J'imagine que la correction n'est pas pour tout de suite. Si l'euro n'existe plus, peut-être reviendrons-nous à un marché sensé !»

- xylophone

blogue > www.lesaffaires.com/rene-vezina

rene.vezina@tc.tc

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