S'inspirer de ce qui existe sur le marché pour mettre rapidement au point des produits encore plus performants, c'est le pari que fait Anny Picard, présidente de Location GAP, de Blainville.
Cette PME se spécialise dans la vente, la location et l'entretien de polisseuses pour plancher de béton depuis trois ans. " Nous nous donnons un an et demi pour ajouter le volet manufacturier à notre entreprise, souligne Mme Picard.
" Il y a peu de machines du genre fabriquées au Québec ou au Canada. Il faut importer les machines, mais aussi les pièces pour effectuer l'entretien. À terme, nous croyons que nous serons en mesure de mieux répondre aux besoins de nos clients, principalement des entreprises du domaine de la construction ", dit la femme d'affaires, qui était auparavant infirmière.
Les polisseuses à béton sont utilisées pour préparer un plancher industriel, commercial ou d'immeubles de bureaux. Par exemple, on polit le plancher après avoir enlevé la céramique ou un tapis.
" Nous connaissons les forces et les faiblesses de toutes les polisseuses sur le marché, ce qui nous aidera à mettre au point rapidement un meilleur produit.
" La plus grande faiblesse des polisseuses actuelles, c'est qu'elles n'enlèvent pas toujours toute la colle sur le plancher, notamment parce que les planchers de béton ne sont pas droits ", dit-elle.
Location GAP espère que la conception de sa future machine permettra de corriger cette lacune. Pour ce faire, la PME s'inspirera des machines à polir qu'elle vend.
Tirer profit des qualités des matériaux
S'inspirer du design pour atteindre plus rapidement le marché est une chose, mais les industriels ont aussi intérêt à regarder de plus près les matériaux qu'ils utilisent pour accélérer le processus de fabrication, tout en s'assurant que les produits soient de haute qualité.
" C'est possible de tirer avantage de matériaux afin d'accélérer les temps d'assemblage ", dit Pierre Labelle, ingénieur et directeur de l'exploitation du Centre de développement des composites du Québec, un centre collégial de transfert technologique situé à Saint-Jérôme.
M. Labelle cite l'exemple des bateaux de plaisance. " Dans les années 1960, les embarcations comprenaient énormément de vis et nécessitaient un important délai d'assemblage. Or, l'arrivée des composites, qui sont des polymères renforcés, a réduit de beaucoup les délais d'assemblage des bateaux et l'accès au marché. "
L'aéronautique est un autre secteur où l'utilisation des matériaux composites accélère le processus de fabrication. " Ce secteur utilise de plus en plus de composites, par souci de faciliter l'assemblage, mais aussi de rendre les appareils moins énergivores ", explique M. Labelle.
Mise en commun
Cela fait déjà un quart de siècle que l'industrie automobile a saisi l'importance de recycler les designs, souligne Michel Girard, vice-président de Créatech, un firme de consultation spécialisée dans la production allégée.
" Les fabricants partagent des plateformes pour diverses marques. On retrouve ainsi plusieurs véhicules jumeaux chez Ford et Mazda, comme l'Escape et le Tribute, explique M. Girard.
" Cette mise en commun permet aux fabricants de cibler les améliorations qu'ils souhaitent apporter à leurs véhicules. Cette approche aide tant à réduire les coûts de fabrication qu'à accélérer le cycle de développement ", ajoute-t-il.
D'ailleurs, M. Girard na pas été surpris que, parmi les constructeurs automobiles américains, Ford se soit le mieux tiré de la crise économique, car c'est celui qui offrait le moins de modèles.
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