«Retraités : sortez vos casseroles !»

Publié le 16/06/2012 à 00:00

«Retraités : sortez vos casseroles !»

Publié le 16/06/2012 à 00:00

De tous les groupes qui sont descendus dans la rue avec leurs casseroles, les retraités sont restés silencieux : je ne les ai pas encore entendu décrier la répression dont ils sont victimes. Quelle forme de répression, vous demandez-vous ? La répression financière. Celle qui affecte ceux qu'on dit riches, parce qu'ils ont eu la discipline de mettre de l'argent de côté en vue de leur retraite. Ceux-là mêmes dont les politiques monétaires et fiscales volent les intérêts auxquels ils auraient droit.

Alors que les taux d'intérêt sont en baisse quasi continue depuis 30 ans, les épargnants reçoivent aujourd'hui environ 1,25 % sur les obligations du Canada (5 ans) qu'ils achètent. Retranchez-en le taux d'inflation annuel de 2 % et vous voilà en territoire négatif ; cela, avant même d'avoir tenu compte de l'impôt. Qui peut se bâtir un revenu de retraite décent, indexé et à long terme (la retraite dure souvent plus de 25 ans maintenant) sur de telles bases ?

Pourquoi la situation ne changera pas de sitôt ?

Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, et le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, mettent en garde les Canadiens trop endettés contre une hausse éventuelle des taux d'intérêt. Du même souffle, ils se disent préoccupés par la reprise lente et assurent le bon peuple que rien ne sera épargné pour éviter le pire à l'économie canadienne.

De ces deux messages, on peut s'attendre à ce que les préoccupations à court terme l'emportent et que les taux d'intérêt restent bas pour une période plus longue que ce qui était attendu. Au fond, cela arrange bien le gouvernement fédéral qui continuera à se financer à un taux ridiculement bas et qui verra ses recettes fiscales augmenter grâce à l'inflation et à la croissance économique. Il pourra ainsi plus facilement boucler son budget et diminuer son endettement. Qui dit mieux ?

Ce contexte, au cours duquel les taux d'intérêt sur les obligations de qualité sont maintenus à un niveau inférieur au taux d'inflation, en est un de répression financière. C'est une taxe déguisée non seulement pour les riches, mais pour tous les contribuables responsables de bâtir leur sécurité financière. Les Américains se font servir cette médecine depuis cinq ans ; nous, depuis deux ans, et c'est loin d'être la fin.

Parmi les Canadiens les plus vulnérables à la récession financière se trouvent les retraités. Pourquoi ? Parce qu'ils sont passés de la phase d'accumulation d'actifs financiers durant leur carrière à celle de décaissement une fois retraités. Avec un taux d'intérêt annuel inférieur à 2 % sur leurs placements défensifs, ils sont contraints de gruger leur capital à un rythme accéléré. À preuve : dès 71 ans, il faut retirer plus de 7 % du FERR (souvent le seul actif financier des retraités) et ce taux augmente chaque année.

Je ne voudrais surtout pas me retrouver en prison pour incitation au désordre social, mais il y a quand même une limite à punir les épargnants. Ou bien des milliers de retraités seront un jour à la rue lorsqu'ils auront épuisé leur capital, ou bien ils y descendent dès aujourd'hui... avec leurs casseroles !»

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