Vendredi 15 octobre 2010, 2 h 30 du matin. Les derniers fêtards ont quitté depuis peu la rue Prince-Arthur, au coeur de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, quand une alarme déchire la nuit montréalaise. L'instant d'après, une explosion souffle la vitrine du restaurant Gourmet grec. À l'intérieur, d'immenses flammes dévorent les meubles et les murs.

Il faut une soixantaine de pompiers pour éteindre le brasier. Au final, le restaurant est complètement ravagé. Une enquête est ouverte, des indices portant à croire que l'incendie serait criminel.

Le Gourmet grec s'est ainsi ajouté à une longue liste de cafés et de restaurants victimes d'incendies d'origine suspecte. Trois jours auparavant, c'était le tour d'une pizzeria dans Villeray. Une semaine avant, un centre commercial en construction dans l'arrondissement Hochelaga-Maisonneuve. Dix jours plus tôt, le café La Barca, sur la rue Jean-Talon Est. Ainsi de suite. La vague d'incendies dure depuis une bonne année.

" Le seul point commun que l'on ait trouvé entre ces incendies criminels, c'est que la plupart des propriétaires des commerces visés par des cocktails Molotov sont d'origine italienne ", dit le sergent Ian Lafrenière, porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal.

Des arrestations

Un autre établissement s'est ajouté à cette longue liste le week-end dernier. Selon La Presse canadienne, deux hommes et une femme ont été arrêtés, dans la nuit du 7 au 8 novembre, en possession d'objets incendiaires, alors qu'ils allaient perpétrer un attentat au cocktail Molotov dans les locaux d'un restaurant-traiteur du boulevard Langelier, dans l'arrondissement de Saint-Léonard.

Les suspects ont été placés en détention immédiatement à la suite de leur arrestation et ont comparu lundi au palais de justice de Montréal.

S'agit-il de rivalités entre différents clans mafieux ou d'un changement de garde ? Une certitude : les commerçants se trouvent dans la ligne de mire de la mafia et paient pour les pots cassés.