Plusieurs joueurs sur les rangs pour la maintenance

Publié le 16/06/2012 à 00:00

Plusieurs joueurs sur les rangs pour la maintenance

Publié le 16/06/2012 à 00:00

Phoenix Aerospace a finalement renoncé à acheter une partie des actifs de la société en faillite Aveos. Mais l'entreprise de Mirabel n'a pas abandonné l'idée d'obtenir les contrats d'entretien des avions d'Air Canada que réalisait le sous-traitant. «Nous souhaitons soumissionner d'autres travaux de maintenance sur tout type d'appareil», affirme son président, Serge Prévost.

Phoenix Aerospace n'est pas seule dans la course. Elle se mesure à des poids lourds, notamment le deuxième joueur mondial Air France Industries - KLM Engineering and Maintenance (AFI KLM E & M). «Nous fournissons déjà des prestations d'entretien aéronautique pour Air Canada. Nous pouvons répondre favorablement à d'autres besoins que la faillite d'Aveos pourrait engendrer», dit Aurélien Gomez, porte-parole de cette filiale d'Air France KLM. L'entreprise refuse toutefois de préciser si elle répondra aux appels d'offres que doit lancer Air Canada.

L'allemande Lufthansa Technik, numéro un mondial en maintenance d'avions devant AFI KLM E & M, a ouvert en avril un bureau à l'aéroport de Montréal. Elle compterait parmi la vingtaine de sociétés sur les rangs pour acheter ou relancer les activités d'Aveos.

Priorité à des entreprises canadiennes

D'autres entreprises d'ici pourraient répondre aux besoins d'Air Canada. Comme Premier Aviation de Trois-Rivières et Avianor de Mirabel, qui ont hérité temporairement d'une partie des contrats d'entretien des avions d'Air Canada. La compagnie aérienne leur a envoyé quelque 50 appareils depuis la fermeture d'Aveos.

L'entreprise L-3 MAS a aussi décroché un ancien contrat d'Aveos. La société de Mirabel, qui a été choisie par le gouvernement canadien pour assurer le soutien aux appareils Polaris de l'armée, en partenariat avec Avianor, n'a cependant pas l'intention de soumissionner les contrats d'entretien des avions d'Air Canada. «On se spécialise dans les flottes militaires. On ne veut pas concurrencer le marché de l'entretien des avions commerciaux», explique le vice-président et directeur général de L-3 MAS, Jacques Comtois.

La direction d'Air Canada dit être à la recherche de solutions de rechange pour l'entretien de ses avions. Elle entend demander des soumissions de la part d'entreprises dont «la structure de coûts est compétitive à l'échelle mondiale», indique la porte-parole, Isabelle Arthur.

Elle ajoute qu'Air Canada «favorisera celles qui exercent, ou comptent exercer, une partie de leurs activités à Montréal, Winnipeg, Vancouver ou Toronto». L'entreprise a notamment retenu l'expertise de Standard Aero, une entreprise manitobaine spécialisée dans l'entretien de moteurs.

Des études récentes ont démontré qu'il existait une pénurie de centres d'entretien pour gros porteurs en Amérique du Nord et que plus de 25 % du travail doit être effectué en Asie.

UNE INDUSTRIE À REBÂTIR

La fermeture récente d'Aveos, et celle en 2010 d'ExelTech Aérospatiale, réduit les possibilités pour l'industrie québécoise de l'entretien et de la révision d'avions. «Il y a encore un avenir pour l'industrie de la maintenance au Québec», estime néanmoins Suzanne Benoît, présidente et directrice générale d'Aéro Montréal. Elle précise toutefois que le secteur est en mode restructuration. «Il y a des créneaux pointus, comme la réparation de moteurs, où nous sommes reconnus à l'échelle mondiale, et d'autres moins spécialisés où nous ne sommes pas compétitifs», précise-t-elle.

Des créneaux spécialisés

Pierre Jeanniot, président et chef de la direction d'Air Canada à la fin des années 1980, s'inquiète lui aussi des récentes fermetures. «Nos efforts doivent se concentrer sur la recherche d'investisseurs qui contribueront à la poursuite du développement et de la croissance de cette industrie», a-t-il souligné dans une lettre publiée par un quotidien montréalais au début du mois.

Il rappelle que les centres de services techniques d'Air Canada de Montréal et de Winnipeg s'étaient forgé, il y a plusieurs années, une réputation suffisamment enviable pour attirer des contrats provenant de l'étranger. Selon lui, il y a encore des occasions pour Montréal et le Québec, mais dans des créneaux spécialisés.

Le marché mondial de la maintenance aéronautique est lui aussi prometteur. Or, les grosses compagnies aériennes comme Air France ou Lufthansa se sont dotées de leurs propres centres de maintenance et sont aujourd'hui les deux principaux acteurs mondiaux. Pendant ce temps, Air Canada choisissait plutôt de se débarrasser de ce type d'activités.

5 355 Nombre de postes à pourvoir d'ici 2013, tous métiers confondus.

67 000 $ Salaire annuel moyen des travailleurs.

215 Entreprises actives dans l'aérospatiale au Québec.

Sources : Aéro Montréal et Centre d'adaptation de la main-d'oeuvre en aérospatiale du Québec

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