Plus qu'un spa, un attrait touristique

Publié le 07/07/2012 à 00:00

Plus qu'un spa, un attrait touristique

Publié le 07/07/2012 à 00:00

Depuis quelques années, les spas poussent comme des champignons. Mais un spa sur l'eau ? Il n'y en avait pas. Avec cette idée un peu folle, Geneviève Émond vient de décrocher l'un des Grands Prix du tourisme québécois. Son Bota Bota, un investissement de 10 millions de dollars, est en voie de devenir l'un des emblèmes du Vieux-Port de Montréal.

LES AFFAIRES - Comment est née l'idée d'ouvrir un spa sur un bateau ?

GENEVIÈVE ÉMOND - À force d'en parler en famille, car je suis copropriétaire du Bota Bota avec mes parents. Mon père a fondé le Balnea spa, à Bromont, avec ma soeur Stéphanie en 2005. Cette fois-ci, nous voulions ouvrir un spa urbain et près de l'eau. Dès le début, nous avions l'oeil sur le parc des Éclusiers, un site incomparable, avec sa vue sur la ville, le fleuve et Habitat 67. Mais il est interdit d'y construire. Alors, quand nous avons su que l'ancien bateau-théâtre l'Escale était à vendre, la solution s'est imposée.

L.A. - Avez-vous eu des difficultés à concrétiser votre projet ?

G.É. - Plusieurs. Il s'est écoulé deux ans et demi entre l'achat du bateau et l'ouverture, en décembre 2010. Des gens plus sains d'esprit que nous auraient abandonné ! Sérieusement, nous avions la certitude de tenir là un projet incroyable, et il nous fallait le mener à terme. Les plus grandes difficultés ont été d'ordre technique. Comment s'assurer que le bateau supporte le poids des bassins ? Où mettre le système de filtration alors qu'il n'y a ni sous-sol ni grenier ? Nous avions sous-estimé cet aspect. Heureusement, nous avons pu compter sur l'expertise d'ingénieurs ainsi que sur la créativité de Sid Lee Architecture. Tout a été conçu sur mesure.

L.A. - Comment avez-vous réussi à obtenir une subvention du ministère du Tourisme ?

G.É. - Notre spa n'est pas un spa ordinaire. C'est un attrait touristique, un symbole de la créativité montréalaise. La Société du Vieux-Port et Tourisme Montréal en ont vu le potentiel et l'ont appuyé auprès du Ministère. Cet appui a fait la différence. La subvention nous a donné un coup de pouce, mais elle ne représente que 1 % du projet. Cela dit, c'est de l'argent public bien investi, car il a fait parler de lui dans plusieurs médias étrangers.

L.A. - Y aura-t-il un deuxième Bota Bota ?

G.É. - Oui, mais je ne sais pas quand ni où. Ce que je peux dire, par contre, c'est que certains marchés n'offrent pas vraiment de concurrence et qu'ils ne se trouvent pas nécessairement au Québec. De plus, pour le prochain, la famille souhaite s'associer avec des investisseurs. Dans l'immédiat, notre défi est de maximiser l'utilisation de nos installations. Les week-ends sont occupés, mais c'est plus calme en semaine. Nous faisons donc beaucoup de publicité, de commandite et de concours. Un bris du système de géothermie a entraîné une fermeture de six semaines l'automne dernier, ce qui a entraîné un retard de quatre mois sur les prévisions.

L.A. - Comment gérez-vous l'achalandage dans un lieu voué à la détente ?

G.É. - C'est l'avantage de nos installations ! Les saunas, les bains et les terrasses sont disposés sur les cinq ponts du bateau, ce qui permet de répartir la clientèle et donc de maximiser la tranquillité.

L.A. - Vous travaillez avec vos parents. Comment concilier affaires et famille ?

G.É. - En séparant nos différents chapeaux : associés au bureau, père et fille à l'extérieur. Ce n'est pas évident, et il faut se le rappeler souvent. Cela dit, je crois que, pour travailler avec son père, il faut une bonne dose d'humilité. Je dois travailler plus fort pour le convaincre !

CV

Nom : Geneviève Émond

Titre : Présidente et copropriétaire

Âge : 32 ans

Entreprise : Bota Bota Spa-sur-l'eau

Services : Spa (saunas, bains de vapeur, froids, à remous) et soins corporels

Siège social : Montréal

Effectif : 40 (plus 40 massothérapeutes à leur compte)

Série 9 de 10

À la une

Logistique: sale temps pour les entreprises

03/05/2024 | François Normand

ANALYSE. Depuis 2020, les crises se multiplient, et les travailleurs du CN et du CPKC pourraient bientôt être en grève.

Les travailleurs du CN et du CPKC se donnent un mandat de grève

Un arrêt de travail au CN et au CPKC simultanément pourrait perturber les chaînes d’approvisionnement.

Bourse: Wall Street salue l’accalmie de l’emploi américain

Mis à jour le 03/05/2024 | lesaffaires.com, AFP et Presse canadienne

REVUE DES MARCHÉS. La Bourse de Toronto prenait plus de 100 points à la fermeture.