Plus de permis, moins de courtiers

Publié le 04/02/2012 à 00:00

Plus de permis, moins de courtiers

Publié le 04/02/2012 à 00:00

Cela fait déjà 18 mois que la nouvelle loi sur le courtage immobilier est entrée en vigueur. Conséquences ? Les aspirants courtiers se sont précipités pour obtenir leur permis avant le resserrement des règles. Plus de 4 500 nouveaux permis ont été accordés à de nouveaux courtiers immobiliers en 2011. «Du jamais vu dans l'histoire du courtage immobilier québécois», fait savoir Robert Nadeau, président de l'Organisme d'autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ).

L'arrivée de la nouvelle loi en mai 2010 a sonné l'alarme chez plusieurs aspirants courtiers. Jusqu'à l'automne dernier, la grande majorité d'entre eux ont pu bénéficier de l'ancienne formule, soit un examen unique à choix multiple, explique M. Nadeau.

Cette ère est cependant révolue. Désormais, tout courtier en herbe doit réussir trois examens différents dans les secteurs résidentiel, hypothécaire et commercial. Des examens composés de questions à développement, dont la préparation exige une formation deux fois plus longue et deux fois plus chère qu'avant.

Enthousiasme variable

Au sein de l'industrie, l'entrée en vigueur de la nouvelle loi continue de susciter des discours mitigés. Serge Brousseau, de Remax du Cartier, à Montréal, est de ceux qui s'en réjouissent. «Il était temps de faire quelque chose, dit-il. La profession, qui a attiré longtemps des gens en deuxième et troisième carrière, plaisait de plus en plus aux jeunes. La plupart d'entre eux, faute d'une formation adéquate, n'avaient jamais vu un contrat de vente et une promesse d'achat avant d'être engagés par une agence.»

Pour sa part, Paula Rodrigues doute de la réelle efficacité de la nouvelle mesure. «Est-ce vraiment la formule qui permettra à notre profession de rehausser son image ?» se demande la fondatrice de l'Association des courtiers et travailleurs en immobilier du Québec.

La courtière, qui exerce sur la Rive-Sud de Montréal depuis près de 10 ans, s'inquiète de voir qu'au Québec, le courtier est de plus en plus mis de côté lors de la transaction. En incluant les ventes entre membres d'une même famille, près d'une vente sur deux s'effectue sans courtier, selon une étude de la firme JLR Recherche immobilière. C'est le seul endroit du pays où l'on dénombre autant de transactions sans agent.

Selon elle, une formation plus rigoureuse que l'attestation existante, la création d'un diplôme d'études collégiales par exemple, permettrait davantage de se démarquer aux yeux du public.

Une première baisse en 10 ans

En attendant, malgré le record de nouveaux courtiers en 2011, un vent de ménage souffle sur l'industrie. Le nombre de titulaires de permis a commencé à régresser. Après une hausse fulgurante qui a fait doubler, en 10 ans, le nombre de courtiers et d'agents à 20 883 au 31 décembre 2009, la tendance est à la baisse pour la première fois de la décennie. Au 31 décembre 2011, l'OACIQ dénombrait 18 843 courtiers.

18,27 $ Salaire horaire médian des courtiers immobiliers, selon Emploi-Québec.

Les courtiers immobiliers en chiffres

977 $ Coût du permis annuel d'exercice

285

Durée, en heures, de la formation de courtier, qui coûte 3 788 $.

Nombre de titulaires de permis au Québec¹

18 843 en 2011

19 638 en 2010

20 883 en 2009

Source : Organisme d'autoréglementation du courtage immobilier du Québec ¹ Au 31 décembre.

À la une

Fiscalement parlant, travailler ou prendre sa retraite?

Il y a 25 minutes | Les étudiants en sciences comptables de l'UQO

Plusieurs éléments doivent être pris en compte afin de passer ce moment en toute tranquillité d’esprit.

Les nouvelles du marché du vendredi 3 mai

Mis à jour il y a 23 minutes | Refinitiv

Warren Buffet parlera croissance, dividendes et succession à l’assemblée de Berkshire Hathaway.

Bourse: les gains du S&P 500 en 2024 restent fragiles

BALADO. Plus de la moitié du gain du S&P 500 lors des quatre premiers mois de 2024 est attribuable à... Nvidia.