Panama : un canal plus direct

Publié le 13/04/2013 à 00:00, mis à jour le 11/04/2013 à 09:20

Panama : un canal plus direct

Publié le 13/04/2013 à 00:00, mis à jour le 11/04/2013 à 09:20

Saviez-vous que vous n'avez plus à payer de tarifs douaniers pour vendre la plupart de vos produits au Panama ? Un accord de libre-échange entre le Canada et ce pays est entré en vigueur le 1er avril dernier.

Ainsi, depuis quelques jours, le Panama a aboli les tarifs douaniers qui s'appliquaient à 95 % des produits manufacturiers et à 78 % des produits agricoles importés du Canada. Les tarifs qui subsistent seront éliminés sur une période de 5 à 15 ans.

L'entrée en vigueur de cet accord donne un sérieux coup de pouce aux exportateurs canadiens. Par exemple, nos entreprises n'ont plus à payer de taxe à l'exportation pour vendre de l'équipement industriel et de construction au Panama. Auparavant, les tarifs pouvaient grimper jusqu'à 15 %.

Même chose pour de nombreuses autres marchandises, tels certains produits du porc (jusqu'à 70 %), les produits du bois (jusqu'à 15 %), les véhicules (jusqu'à 15 %) et les frites surgelées (jusqu'à 20 %).

Le secteur des services, un marché évalué à 21 milliards de dollars canadiens, sera aussi plus ouvert, selon Janiece Walsh, porte-parole au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international du Canada. «L'accord assurera aux fournisseurs de services canadiens un environnement sûr, prévisible et transparent.»

Une porte d'entrée de l'Amérique centrale

Même s'il ne compte que 3,5 millions d'habitants, le Panama est un marché stratégique pour les entreprises canadiennes, affirme Christian Sivière, président de Solutions import export logistique, de Montréal. «C'est la porte d'entrée de l'Amérique centrale et des Caraïbes et, jusqu'à un certain point, de l'Amérique latine.»

L'économie du Panama est très dynamique, soulignent les analystes d'Exportation et développement Canada (EDC) dans une récente analyse. En 2012, le pays a affiché une croissance économique de 8,5 %. Le Fonds monétaire international prévoit que son PIB progressa de 7,5 % cette année, soit un peu moins que celui de la Chine (8,2 %).

L'économie panaméenne est stimulée par plusieurs grands projets d'infrastructures, dont l'élargissement du canal de Panama. Les travaux de ce projet, évalué à 5,6 milliards de dollars américains, devraient être terminés en 2014.

Les secteurs des aliments et des boissons sont aussi des marchés clés pour les entreprises d'ici, sans parler du secteur minier. La société torontoise Inmet (récemment achetée par First Quantum de Vancouver) a d'ailleurs un important projet de mine de cuivre dans le pays évalué à 6 G$ CA.

Les risques d'affaires sont peu élevés au Panama, disent la plupart des analystes. Néanmoins, le pays a quelques points faibles, selon la société française d'assurance-crédit Coface. La corruption et le clientélisme sont problématiques, sans parler de l'insuffisance d'infrastructures publiques (transport, éducation, santé). Autre ombre au tableau : la disparité socioéconomique importante entre la zone du canal et le reste du pays.

Cela dit, le Panama offre aux entreprises étrangères une stabilité politique et un climat d'affaires favorable aux investissements.

De plus, le pays abrite, à Colon, la deuxième plus grande zone franche de réexportation (où on ne paie pas de tarifs douaniers sur les marchandises en transit) du monde, après celle de Hong Kong.

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